Normand Brathwaite
La LNI m’a formé comme acteur. On m’avait dit que j’avais peu de chance de travailler en finissant l’école parce que j’étais noir et que dans le théâtre classique, il n’y a pas beaucoup de rôles pour les noirs.
Ce n’était pas tout à fait faux, alors j’ai décidé de commencer à travailler au Théâtre Expérimental de Montréal avec Jean-Pierre Ronfard et Robert Gravel. Un jour Robert est arrivé avec l’idée d’un spectacle de théâtre basé sur le sport. Dans la Maison Beaujeu, il n’y avait que 100 places et la plupart d’entre elles étaient réservées par des cinéastes, des metteurs en scène et par des réalisateurs de télé.
La LNI est devenue une pépinière de jeunes talents et quand j’ai fait les matchs d’improvisation, je suis devenu une vedette. Robert m’a dit que les gens appelaient pour savoir si j’allais faire parti du spectacle. Cela me donnait une très grande pression. La reconnaissance du public a beaucoup influencé ma carrière.
Les plus beaux moments que j’ai vécu au théâtre sont les improvisations avec Robert Gravel. Il savait m’amener ailleurs dans des univers plus fantastiques, plus romantiques et plus profonds que je n’ai jamais été. Il était mon mentor mais il était aussi mon ami.
Normand Brathwaite