Les 40 ans de la LNI
Les 40 ans de la LNI

Pierre Curzi

En 1971-1972, les Jeunes comédiens du Théâtre du Nouveau Monde, sous la direction de Jean-Pierre Ronfard, regroupent Robert Gravel, Paul Savoie, Marylou Dion, Claudie Verdant, Jean-Guy Viau et Pierre Curzi et notre régisseur Jean-Rock Achard. Nous offrons en tournée « Les fourberies de Scapin » de Molière et une création collective, « Sparages »

Nous serons en tournée plus de deux mois au Canada et plus de trois mois au Québec. L’année suivante 72-73 donnera naissance à « Don Quichotte » de Cervantes et à une autre création collective dont Robert écrira le texte après nos nombreuses improvisations sous la gouverne de Marcel Sabourin.

Durant ces deux longues années de tournée, au fil des voyages en avion, en autobus, en auto, au fil des soirées de motel et des innombrables repas et bières, nous parlons, nous discutons bref nous vivons….

La grande préoccupation de Robert à cette époque est d’allier le théâtre et le jeu. Jeux sociaux ou même jeux sportifs. L’autre grand sujet de discussion sera l’affrontement entre deux visions du monde ; celle de Robert, basée sur la compétition et le talent individuel et ma conception, plus collective et plus « paix et amour »

Ces discussions se matérialisent aussi dans nos façons d’improviser, l’outil que nous utilisons pour créer. Vous me voyez venir :  c’est durant ces deux années de tournée que germera la brillante idée de fusionner l’improvisation et le hockey en un mot que naitra la LNI. Robert développera seul ou avec d’autres le différentes règles du jeu.

Mais je ne connais pas cette genèse, ayant quitté pour me joindre au Grand Cirque Ordinaire, tenant d’un autre type d’improvisation. C’est d’ailleurs entre ces deux groupes que se jouera une des premières parties de la LNI au 2ième étage de la Maison de Beaujeu, rue Notre-Dame.

La LNI connaîtra un succès phénoménal et planétaire; pour ma part, j’y jouerai une saison complète sous la direction d’Yves Simoneau et je remplacerai plusieurs joueurs au fil des saison. Un trophée porte mon nom, remis à la recrue de l’année, un geste amical et un peu ironique de celui avec qui j’ai partagé durant ces années la scène et l’amitié. Le souvenir de Robert ne me quitte pas, il nous aura laissé de brillantes pièces, de grandes interprétations et l’empire LNI.

Longue vie à la Ligue Nationale d’Improvisation et belle et chaude mémoire à son créateur.

Pierre Curzi

40 ans de théâtre spontané…
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