Vincent Bolduc
Le grand paradoxe de ce jeu formidable, c’est qu’on y est dangereusement seul, pendant la présentation des joueurs, durant l’hymne, sur le banc à cogiter et sur la patinoire avant de se lancer dans le vide, et que pourtant malgré cette solitude devant l’inconnu, c’est un grand sport d’équipe. Face à cet enivrant précipice, il ne nous reste que l’autre. Le coéquipier alerte devant nous, celui en attente sur le banc, prêt à réagir, les yeux de l’arbitre qui scrute minutieusement le jeu et ceux du public qui attend le meilleur ou le pire… Être seul ensemble, c’est le grand vertige de ce jeu. Et s’il est vrai que l’improvisation est une discipline en soi, il n’en demeure pas moins qu’elle nous suit à travers toutes les autres disciplines artistiques, comme une alliée quotidienne, une arme bien aiguisée, une bouée salvatrice, une amulette protectrice sur laquelle nous pouvons toujours compter.