En marge des discussions sur l’identité québécoise provoquées par le projet de loi 14, il y a le rapport spécial entretenu avec la culture québécoise. On l’a mentionné sur ce blogue: le français au Québec est d’abord mis sous pression du fait de l’internationalisation de la société québécoise – un phénomène qui se manifeste par l’importance accrue de l’anglais.
En contrepartie, la culture québécoise n’a jamais été aussi peu endiguée par nos frontières. L’exemple populiste le plus remâché est le nombre de films québécois en nominations aux Academy Awards ™ ces dernières années. On l’a déjà mentionné ici aussi: l’imaginaire collectif aime les nombres. Et bien, dans les trois dernières années, pas moins de 4 cinéastes québécois ont été nominés à la prestigieuse cérémonie.
On a fait grand cas de Yan England, nominé dans la catégorie du meilleur court. Il a perdu, la précieuse statuette est allé à Shawn Christensen pour le film Curfew.
Entendons-nous, Curfew, un film réalisé à New York par un gars de New York, n’a a priori aucun lien avec la culture québécoise.
Or, quand j’ai vu le film, j’ai été surpris d’entendre une chanson d’Avec pas d’casque dans une scène.
Dans la scène, le personnage principal attend sa nièce partie aux toilettes, dans un bar à New York. Et c’est la chanson « Si on change les équipes, ce n’est plus une revanch » qui joue dans le bar.
Si on change les équipes ce n\’est plus une revanch
Sans prétendre suivre assidument l’actualité culturelle québécoise, j’aurais cru que ce genre de détail aurait été souligné. Après vérification, on en avait parlé mais très peu (à peu près 2-3 tweets, et un communiqué du label d’Avec pas d’Casque). Pourtant, c’est là un signe probant de l’internationalisation de la culture québécoise: qu’un cinéaste de New York tournant un film à New York puisse « choisir » une musique du Québec comme trame de fond dans un bar à New York.
Dans une entrevue avec Indiewire, questionné sur la musique du film décrite par le magasine comme « vraiment engageante », Christensen a expliqué que le processus de sélection des chanson avait été assez exhaustif, que sa directrice musicale et lui cherchaient des chansons fresh, cool and affordable.
La culture du Québec: fresh, cool and affordable. Ça fait sourire.
En supposant que la rencontre entre le cinéaste américain et le groupe Avec pas d’casque soit le fruit du hasard, gageons que ce genre de hasard se reproduise de plus en plus souvent.
Ironiquement, dans une autre entrevue, le cinéaste américain se fait lui-même critique de l’internationalisation des Academy Awards ™ en soulignant être le seul nominé américain dans sa catégorie.
Chauvinisme? Pouah!
Faisons tout simplement dans le bon vieux réalisme ici, Monsieur Langlois-Therien. Évidemment que nous sommes – nous les Québécois – parmi les meilleurs. Et cela ne devrait surprendre personne qu’il en soit ainsi. Plusieurs facteurs contribuent depuis longtemps à forger notre identité et à accroître nos forces.
Ainsi, considérons tout bonnement ce climat nordique où le temps frais commence à nous assaillir dès le mois de septembre, et pour ne plus nous lâcher avant presque la mi-mai. Faut vraiment être fait endurant pour arriver à passer à travers ça année après année.
Aussi, puisque la nécessité est – à ce que dit le dicton – la mère de toutes les inventions, cela fait depuis que Jacques Cartier à mis les pieds ici que nous vaquons d’une nécessité à l’autre.
Les grands espaces (comme le disent nos cousins les Français), eh bien faut en défricher des arpents et encore des arpents, puis en pelleter plusieurs mois l’an de ces arpents de neige lorsque l’hiver s’est installé pour cinq à six mois. Puis en déboiser un peu pour se loger et se chauffer. Avec tout le reste que je ne mentionnerai pas, ça ne peut faire autrement que de bâtir le caractère que de vivre ici…
N’oublions pas cette chance que nous avons par ailleurs d’être au carrefour même de ces deux grandes cultures mondiales que sont la culture française et la culture anglaise. Quel formidable atout nous avons là! Pour peu que nous ayons l’esprit ouvert, nous pouvons sans effort nous imprégner de l’une et l’autre de ces cultures. Et du coup émerger tout naturellement avec une bonne longueur d’avance sur beaucoup d’autres qui, de par le vaste monde, sont cloisonnés dans leur petite sphère. Ce qui est largement le cas de nos compatriotes canadiens anglophones hors-Québec. Et de plusieurs de nos voisins américains.
Vraiment, Monsieur Langlois-Therien, il n’y a rien d’étonnant à ce que nous soyons parmi les meilleurs. Car plein de conditions se trouvent ici réunies pour qu’il en soit ainsi. Et si nous ne commettons jamais l’erreur bête de nous replier sur nous-mêmes en chassant ou en faisant fuir tout ce qui nous permet de nous épanouir, alors nous n’aurons cesse d’en épater d’un bout à l’autre de la planète!
Alors, par ici les Oscars et les Césars, et… tout ce qui peut être raflé!
Pas de réactions à votre billet me désole sincèrement, Monsieur Langlois-Therien.
Mais je crois en savoir le pourquoi: le titre du billet.
Qu’on le veuille ou non, un titre se doit d’être «punché». Ou, comme me le disait l’éditeur d’une publication où j’ai collaboré à titre de chroniqueur semaine après semaine pendant des années, un titre se doit d’être «sexy».
Il faut immédiatement accrocher l’attention. En une fraction de seconde. Pas de deuxième chance. C’est tout de suite ou jamais. Essayez pour voir. Vous pourriez être agréablement surpris…
Meilleures salutations, Monsieur Langlois-Therien!
« Pas de réactions à votre billet me désole sincèrement, Monsieur Langlois-Therien. »
Je me lance donc
J’avais prepare un commentaire sur certains elements du texte, mais je vais plutot ecrire sur pourquoi il me semble que le texte est pas un sophisme en soi.
Dans le dossier de la langue il y a des rhetoriques sur plusieurs plans, de nombreux sophismes.
Une classe de sophisme pour moi est celle des fausses objections/premisse …
(a)
A l’approche par legislation et avec contraintes …
-on propose l’approche volontarisme et jovialiste
-on nous dit que c’est de la faute des francophones qui n’insistent pas pour se faire servir en francais dans les commerces
-on evoque la qualite de la langue
-on evoque le rayonnement a l’international et les reussites a l’etranger
(b)
Le point en commun a toute ces approche c’est qu’on fait reposer le probleme sur les francophones avec des aspects qualitatifs et parfois marginal
A quel moment l’approche volontarisme marche pas on le dit pas… a quel moment la qualite de la langue serait suffisament pour assure la perenite du francais ou meme quel est le lien on le dit pas …
Et dans ce type de rhetorique on a simplement a dire que dans le fond on a pas assez fait l’approche jovialiste, que la qualite de la langue n’est pas suffisante et qu’on rayonne pas assez … etc …
Et donc sans seuil avec des aspects qualitatifs …. on peut toujours pousser cette rhetorique ce qui est redoutable et puis dans le fond par construction on peut pas perdre …
(c)
Mais sur le fond ces elements ont en commun de ne pas tenir compte de variables demographiques, politiques, de la force d’attraction d’une langue, etc ….
Et en fait on evite des mesures que je qualifierais de structurantes.
Et puis meme sur le plan du reel …. dans la vrai vie … madame chose qui fait un esclandre au magasin pour etre servi en francais … cree simplement un malaise … et si elle quitte la file elle fait juste passer l’autre madame en arriere plus rapidement qui est ben ben contente de passer plus vite et qui va juste compatir avec la personne qui a fait le service et puis les employes dans le fond de se convaincre entre eux que la madame qui a fait l’escalandre est juste innocente …
(d)
Pour en revenir au blogueur qui nous parle dans le fond de quoi sinon du rayonnement apres avoir fait un texte sur la loi 14 et avoir utiliser des mots comme sectaire …
Je pense que c’est pas anodin …
Il nous evoque donc cet element , mais sans se demander qu’elle est la veritable part de marche de la musique non anglophone aux etats-unis, dans quelle mesure ils sont ethnocentriques et que c’est marginal …
Et puis sur le fond …
Un peu comme dire que la survie des communaute amerindienne dependrait des plumes, pis du monde qui trippe sur leur toune … en oubliant les institutions, leur rapport de force, leur condition de vie …
Si je mets des amerindiens qui chante une toune aux olympique avec des plumes ca leur donne tu plus d’avenir comme communaute ?
Ca assure tu la perenite de leur langue ?
(e)
Et donc je pense que l’ensemble du texte fait devier le debat sur un espece de constat que parce qu’on entend disons une toune dans un bar en francais et que c’est
« fresh, cool and affordable »
le francais se porterait bien en ostie au Quebec et a Montreal …
alors que c’est a mon sens completement manquer les variables dominantes.