Quelle mouche a piqué l'Australien Rolf de Heer? Autant son Alexandra's Project m'avait tenue en haleine du début à la fin, autant son Ten Canoes m'a donné envie de piquer un roupillon. Et pourtant, l'entreprise, nous faire découvrir davantage la culture aborigène, est fort louable.
Narré sur un ton taquin, voire enfantin, par David Gulpil, qui avait joué dans The Tracker du même réalisateur, Ten Canoes nous replonge en des temps anciens dans le Nord de l'Afrique au moment où un jeune aborigène (Jamie Gulpil, fils de David) part pour la première fois à la chasse aux oufs d'oie avec son père et huit autres hommes de la tribu. Au cours de l'expédition, papa racontera à fiston une histoire encore plus vieille afin de lui donner une leçon de vie. Pendant ce temps, le narrateur s'amuse avec la patience du spectateur en se foutant un peu de sa gueule.
Fort d'images splendides de l'Australie, Ten Canoes prend trop souvent des airs d'un documentaire ethnographique s'adressant aux enfants de la maternelle. Quoique les personnages ne portant qu'une ficelle en guise de string, j'imagine que la Régie n'accorderait peut-être pas un visa général à ce film. Entre deux bâillements, je me suis dit que le making of de Ten Canoes devait être certes plus captivant.