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Gaga de Fantasia?

Voici un message que m'a envoyé le très enthousiaste Kristof G.:

Fantasia 2006 : Pour tous les (bons ou mauvais) goûts!

Ayant réussi à obtenir une passe média (!) pour la 10e édition de Fantasia (suite à la rédaction d'un article rétrospectif sur ledit festival), un cinéphile déjanté – un habitué de ces festivités cinématographiques depuis '99 – en a profité pour en voir de toutes les couleurs/longueurs, soit plus d'une vingtaine de longs et d'innombrables courts métrages plus ou moins barjes, toujours dans la marge. Voici un petit résumé de ce qui s'est passé.

 
The Descent

The Descent démarra en toute puissance ces trois semaines de réjouissances, avec cette tension soutenue et ce gore non-retenu tout à fait bienvenus. Tokyo Zombie fut sympathique sans plus (avec ses pitreries kung-fu-esques), alors que cette grosse niaiserie australienne nommée Feed était d'une stupidité et d'une prétention colossales, n'arrivant à choquer réellement qu'à l'aide de sa médiocrité générale. On se marra bien pendant l'inventif mocu-slasher Behind the Mask (bien que la finale aurait pu être un peu moins banale). Funky Forest jeta ensuite tous littéralement sur le cul: on aurait dit un jeune Cronenberg sur l'acide réalisant un scénario de Kubrick pour un clip de Bjork tourné à Bollywood, avec d'ex-animateurs ayant été renvoyés de chez Disney. Mettons. 2h30 de délire garanti.


The Woods
 

Après son magnifique May, on attendait le The Woods de Lucky McKee de pied ferme avec une brique et un fanal, et son hommage à Suspiria et à Evil Dead n'a pas (ou si peu) déçu. On lui donnerait facilement un B+. Le giallo américain culte White of the Eye ne fut pas le chef d'oeuvre auquel on s'attendait (alors qu'on annonçait un tueur/artiste qui n'a finalement pas beaucoup créé dans ce film quelque peu désordonné), alors le lendemain le film français Ils nous ficha une authentique frousse avec un strict minimum d'effets. De la vraie haute tension, sans punch bidon. Bien que la prémisse de Frostbite était tout à fait unique (le premier film de vampire suédois, où il fait souvent nuit pendant un mois), la comédie hémophile ne réinventait rien mais s'écoutait très bien.

 
Wilderness

Comme à l'habitude, les courts de Small Gauge Trauma était pour la plupart forts et percutants : en particulier, on se souviendra de La Guerra et The Other American Dream, qui étaient autant criant de vérité qu'un de ces putains de bulletin de nouvelles comme on en voit trop souvent à la télé. Avec ses clébards mangeurs d'homme, Wilderness a absolument séduit et ce, à tous les niveaux (angoissant, viscéral, marrant, etc.), en plus de son ultra jovial et enthousiaste réal' post-projection. Meatball Machine remâcha sans originalité le classique Tetsuo, alors que les effets CGI pas très spéciaux de Hell n'aidaient guère à s'y immerger comme on l'avait pourtant espéré.


Evil Aliens
 

Le très tiède The Gravedancers nous a fait regretter de s'être déplacés, alors qu'Isolation (un espèce d'Alien agricole) était joyeusement monstrueux. Rien qu'à voir le premier quart de Lunacy [de Jan Svankmajer], on pouvait présumer que cette comédie totalement dépravée pourrait traumatiser n'importe quel censeur, alors qu'entre deux bâillements on put se bidonner de l'humour non-intentionnel du fauché Broken (qui copiait sans gêne le concept de Saw). Peu après n'avoir (presque) rien vu de l'ordinaire Résonances (l'image était si foncée qu'on avait du mal à distinguer les personnages – qui avaient souvent tendance à over-acter), l'hilarant et très gluant Evil Aliens fut le St-Graal de tout gore-fan qui se respecte, ayant grandit avec les Predator, Brain Dead et autres Evil Dead II. Ensuite, les 20 premières minutes du Neighborhood Watch qui suivait n'ont pas convaincu du tout : certains ont préféré aller plutôt boire un coup – c'était vendredi après tout!).

 
Edmond

Tout le contraire des courts de Robert Morgan, qui ne sont ni plus ni moins que magnifiquement morbides et glauques sur grand écran (on attend toujours avec impatience un DVD!), alors que The Great Yokai War du prolifique psychotique Takashi Miike en faisait beaucoup trop (pensez à Star Wars, The Neverending Story, Labyrinth, Ghostbusters etc., etc., etc.). Finalement, le programme double non-annoncé de Stuart « Re-Animator » Gordon [étant en ville pour présenter Edmond, le réalisateur avait aussi apporté une copie du director's cut du débilement mutant From Beyond] ferma cette fantastique orgie de films formidables, uniques, troublants et/ou psychotroniques! Vivement l'an prochain. au plus vite!

Et vous, avez-vous autant trippé que Kristof ?