Voici le palmarès de Marc-André G., un fantasien qui a vu 52 films lors de cette 10e édition de Fantasia. Wow !
Citizen DogMeilleur film, toutes catégories confondues : Citizen Dog
Meilleur film asiatique : Citizen Dog
Meilleur film international : Pusher 3
Meilleur film d'animation : Blood Tea and Red String
Film le plus innovateur : Funky Forest
BugcrushMeilleur court métrage : Bugcrush – mention spéciale à DJ XL5 pour l'ensemble de son oeuvre sur Zappin' Party Cavalcade
Meilleur court métrage québécois : L'Étranger
Déceptions-frustrations : The Woods, Bad Blood, Seven Swords, Re-Cycle
Détestés-ratés : Synesthesia, Murder Take One, Meatball Machine
Plus grands plaisirs avec la foule : 3 Mighty Men, The Art of Fighting, Executive Koala, Evil Aliens
Dix coups de coeur avec réaction épidermique :
Behind the MaskBehind the Mask : brillante et hilarante déconstruction du slasher. C'est arrivé près de chez vous rencontre Friday the 13th. Quelle découverte. À ne manquer sous aucun prétexte.
Pusher 3 : chef-d'oeuvre implacable de rigueur glauque. Acteurs criants de vérité, réalisation rugueuse et virtuose, crescendo culminant en un final anthologique. Révélation majeure. Vite, les deux premiers volets de la série, svp.
The Lost : radiographie traumatisante de la misogynie et du mal de vivre adolescent. Aussi bouleversant qu'insupportable, grandguignolesque et à la limite de la complaisance, mais indéniablement puissant. Découverte à déconseiller aux coeurs sensibles.
The Living and the Dead : plongée virtuose au coeur de la schizophrénie et des affres familiales. Puissant, audacieux et mémorable, assurément l'un des meilleurs films du festival. Un nouveau Darren Aronofsky est né?
The Descent : tout ce qui a été dit est vrai. Incontournable. Seul regret: une fin amputée et qui atténue l'impact de ce sommet de claustrophobie et d'intensité.
Executive KoalaExecutive Koala : c'est débile (et donc japonais), c'est démentiel, c'est
tordant, et c'est aussi inutile que jubilatoire. Bref, on aime à la puissance dix. À voir avec une foule complice pour savourer toute la délicieuse incongruité de cette inénarrable farce de potache assumée.The Wild Blue Yonder : Brad Dourif en extraterrestre déchu, archives de la Nasa, immersions dans l'immensité aquatique et chants sardes. Au final : un bijou de poésie inclassable, une ode émouvante à une planète en décrépitude, et un grand petit film inattendu signé par maître Herzog.
Edmond : William H. Macy, immense dans un rôle d'anthologie, porté par un scénario et des dialogues dévastateurs de Mamet, et une mise en scène respectueuse et inspirée de Gordon. Grand moment du festival.
Tokyo Zombie : Asano en afro, des zombies nippons à la pelle, une folie contagieuse et un humour caustique et dévastateur. Que demander de plus, sinon un deuxième visionnement. Assurément un des plus grands plaisirs du festival.
3 Mighty Men : tous les spectateurs présents pourront témoigner : rayon humour, rien ne vaut une débilité turque des années soixante-dix. Ici, comment résister à une version méchante (et verte) de Spider-Man, spécialisée en vol de statuettes précieuses, contrecarrée dans ses plans machiavéliques par Santo (maintenant turc et fort en pilosité) et une version psychotronique de Capitaine America? Ce sommet de nanar minable atteint bien sûr des cimes d'humour involontaire. Grand plaisir coupable consommé en toute impunité avec complices conquis. Avec en prime une poursuite de voiture totalement incompréhensible et un défilé de mode à rire aux larmes.
Cinq coups de gueule avec traumatismes :
SynesthesiaSynesthesia : thriller complètement raté et ennuyant, parti d'un sujet en or, odieusement mal exploité. La plus grande déception du festival.
Sigaw (The Echo) : énième sous-variation philippine de Dark Water et Ringu. Décousu, prévisible et ennuyant. Quelqu'un pourrait-il mettre un embargo sur
les jeunes filles fantômes avec de longs cheveux noirs dans la figure?Re-Cycle : grands espoirs aplatis. Visuel impressionnant et quelques idées de génie noyés dans un scénario aussi prévisible que faiblard, avec une finale involontairement et monstrueusement drôle, surpassant plusieurs records de médiocrité. Bref, indéniablement un film des frères Pang.
Vivement Hollywood les gars, vous êtes prêts.Hell : l'enfer bouddhiste revu à la sauce thaï. Preuve de plus que le pays aux mille sourires est assurément capable du meilleur (Citizen Dog, pépite ultime du festival), mais surtout, du pire. Dans ce cas, quelques flashs visuels baroques ne font pas oublier la pauvreté extrême de l'ensemble. À éviter.
Meatball Machine : N'est pas Shynia Tsukamoto qui veut. À preuve cet insupportable ovni pseudo-Tetsuo qui confond gore avec ennui et mutations monstrueuses avec platitude répétitive. Vivement un retour à la comédie irrévérencieuse et sans prétention de Battlefield Baseball pour ce réalisateur.
Y a quelqu'un qui a vu plus de films que Marc-André ?
Non, je n’ai vu que quinze films mais j’ai fait connaissance, dimanche passé, avec quelques personnes qui avaient déjà franchi ou allaient franchir le cap des cinquante films. Et le festival n’était pas encore terminé. Je dirais que cette année, j’ai été plus satisfaites par les films Nord-Américains que les films Asiatiques (tous pays confondus). Sur ses cinq films coups de gueule, j’en ai vu quatre et j’approuve. J’ai été très déçue de Re-Cycle. Certaines personnes m’ont dit que je faisais un bon choix d’aller le voir. J’avais vraiment l’impression de voir un film Made In Hollywood… Un film trop riche en effets spéciaux. Behind The Mask, Funky Forest (qui n’a pas aimé les Guitar Brothers ?), The Lost et Edmond ont été les films que j’ai préférés du festival.
Par manque de temps, j’ai à peine mis les pieds au festival cette année. Puisque j’avais quand même déjà vu plusieurs des films présentés cette année, je peux me permettre de dire que j’ai préféré la sélection 2005. Bien sûr, ce ne sont pas les organisateurs du festival qui produisent les films et il est déjà arrivé par le passé que le festival des films de Toronto arrache des titres à Fantasia.