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Bonjour tristesse 2

 
Venus

Alors que défilent à la télé les images des tours jumelles s'effondrant et les témoignages des survivants de la tragédie du 11 septembre, je me demande bien comment sera l'atmosphère aujourd'hui au TIFF. Il y a cinq ans, je n'étais pas au festival, mais je sais que celui-ci avait arrêté ses activités pour deux jours. Bizarre, car s'il existe une merveilleuse façon d'oublier momentanément le malheur, c'est bien en fuyant dans le rêve que nous offre le cinéma.

Je vous avais promis de vous parler de Venus de Roger Michell, alors voilà. Renouant avec le scénariste Hanif Kureishi (My Beautiful Launderette, Intimacy), le réalisateur de The Mother signe un vibrant hommage aux comédiens dans cette comédie dramatique très émouvante où le vénérable Peter O'Toole joue avec un réel bonheur un acteur qui s'éprend de la très jeune nièce de son vieil ami (la nouvelle venue Jodie Whittaker).

Oui, je sais, ça sonne pervers comme ça, mais rassurez-vous, on est à des lieues de Humbert Humbert et de sa Lolita. Évidemment, ça fait tout drôle de voir un noble acteur citant des passages de Macbeth en pincer pour une vulgaire adolescente qui le relance en lui citant une chanson de Kylie Minogue. et pourtant, on finit par croire à cette histoire d'amour pour le moins inattendue. Certes, on ne comprend pas toujours les motivations de cette Vénus de banlieue un tantinet tordue, mais on ne peut qu'être touché par la façon dont Michell illustre la solitude des vieillards. Un bel hymne à la vie qui s'en va.

Je vous reviens plus tard sur la colère que j'ai éprouvée face à trois « vues d'Afrique » et à mon émerveillement face au Labyrinthe de Pan. Et sur qui j'ai vu s'enlacer tendrement dans l'ascenseur du Four Season. Ciao!