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Bobby

 
Bobby

On raconte que les critiques de cinéma sont en fait des réalisateurs frustrés, eh ben pas moi! Sauf qu'hier, durant la projection privée de Bobby d'Emilio Estevez, j'avoue que j'avais des fantasmes de monteur!

Drôle de film que celui-là, pas mauvais en soi, détrompez-vous. Alors que je m'attendais à un film politique à la Oliver Stone, Bobby raconte les dernières heures dans la vie du sénateur Robert Kennedy, Emilio Estevez nous a servi un film choral où l'on rencontre diverses personnes évoluant à l'hôtel Ambassador où l'on attend fébrilement la venue de Kennedy en ce jour d'élection.

Ainsi, on rencontre le concierge de l'hôtel (William H. Macy), sa femme coiffeuse (Sharon Stone), une chanteuse déchue (Demi Moore), son mari (Estevez), un cuisinier latino (Freddy Rodriguez), etc. Tous connaîtront une journée tumultueuse où ils remettront leur vie en question jusqu'à ce que le drame arrive.

En ayant opté pour le film choral, Estevez évoque de façon intéressante les diverses facettes d'une Amérique sur le point de perdre (une fois de plus) ses belles illusions. Si l'acteur-réalisateur s'attarde parfois sur des détails superflus, il se rattrape au finish.

Dès que les voix de Simon and Garfunkel se font entendre, c'est un habile tourbillon d'images d'archives et de reconstitution des faits qui nous plonge dans l'horreur. On a beau avoir vu des milliers de fois Kennedy se faire descendre à la télé, jamais son assassinat nous aura semblé aussi affreux. En tout cas, je n'arrive pas à me rappeler la dernière fois où j'ai eu envie de pleure en écoutant The Sound of Silence – ce qui ne m'a pourtant pas empêcher de trouver le discours de la fin beaucoup trop long.