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Petit guide en prévision du FNC (3)

 

Ten Canoes, Rolf de Heer
Narré sur un ton taquin, voire enfantin, par David Gulpil, ce film fort d'images splendides de l'Australie nous replonge en des temps anciens dans le Nord de l'Australie au moment où un jeune aborigène (Jamie Gulpil, fils de David) part pour la première fois à la chasse aux oeufs d'oie avec son père et huit autres hommes de la tribu. Au cours de l'expédition, papa racontera à fiston une histoire ancienne afin de lui donner une leçon de vie. Pendant ce temps, le narrateur s'amuse avec la patience du spectateur en se foutant un peu de sa gueule.

 

Waiter, Alex van Warmerdam
Pendant sobre mais tout aussi efficace du très bon Stranger Than Fiction, Waiter met en scène un garçon de table fictif (Alex van Warmerdam, dont l'air impassible rappelle celui de Buster Keaton) qui tente de convaincre un romancier qui écrit sa vie de pimenter son ennuyeuse existence. D'un comique absurde irrésistible.

 

The Wind That Shakes the Barley, Ken Loach
Campé au début des années 20, cet éprouvant drame social retrace via l'histoire de deux frères (excellents Cillian Murphy et Padraic Delaney) comment l'Irlande fut déchirée par une guerre civile après avoir acquis son indépendance à la suite du traité signé entre l'Irlande et la Grande-Bretagne. Un film très dur qui illustre puissamment la guerre dans toute sa laideur.

 

Infamous, Douglas McGrath
Moins classique, plus anecdotique et possédant moins de finesse que le Capote de Bennett Miller, ce « biopic » sur la vie de Capote à l'époque où il écrivait In Cold Blood s'avère un rien plus troublant par la dimension encore plus sexuelle qu'il donne à l'amitié entre l'assassin Perry Smith (Daniel Craig, torturé à souhait) et Capote (Toby Jones absolutely fabulous!).

 

Taxidermia, György Pálfi
Pénis en érection, jets de sperme au plafond, vomissures à répétition ainsi que tripes animales et humaines sont au menu de cette comédie grinçante qui verse dans le grotesque et emprunte au surréalisme tout en carburant à l'humour noir. Si Francis Bacon, Duane Hanson et Salvador Dali avaient pu tourner un film ensemble, ç'aurait sans doute ressemblé un peu à ça.

 

La Tourneuse de pages, Denis Dercourt
Ayant échoué à une audition à cause d'une célèbre pianiste (Catherine Frot), une jeune fille (Déborah François) se retrouve 10 ans plus tard engagée comme gouvernante par le mari (Pascal Grégory) de cette même pianiste. Avec une mise en scène d'une précision chirurgicale, Dercourt signe une histoire de vengeance cruelle, élégante et raffinée que n'auraient pas reniée Hitchcock et Chabrol.

Du 18 au 28 octobre à Ex-Centris, au Cinéma Impérial, au Cinéma Parallèle, à la Cinémathèque québécoise et au Musée Juste pour rire. Pour plus d'infos: (514) 844-2172 ou www.nouveaucinema.ca.