Durant le FNC, Odile Tremblay du Devoir et Marc-André Lussier de La Presse blâmaient, avec raison, l'absence des sous-titres français au FNC. Comme l'expliquait Claude Chamberlan à ma consoeur du Devoir:
«Il en coûte entre 12 000 $ et 15 000 $ pour sous-titrer un film. Nous manquons d'argent pour le fonctionnement général du Festival. Il faudrait une subvention supplémentaire de 150 000 $ environ pour offrir le service de sous-titrage français général. On a le choix entre présenter des versions anglophones ou ne pas avoir le film du tout. Nous avons choisi d'offrir les meilleurs choix de l'année malgré cet inconvénient, qui nous irrite autant que le spectateur.»
D'accord, mais pouvez-vous m'expliquer pourquoi certains présentateurs ne se donnent pas toujours la peine de faire leur petit boniment dans les deux langues? Ne me faites pas croire que ça coûte 15 000$! Tout à l'heure, lors de la projection de Sisters de Douglas Buck, Julien Fonfrède, l'un des programmateurs de la section Temps 0, n'a parlé que dans la langue de Shakespeare pour présenter le réalisateur. Pas de traduction, qu'un «bon cinéma». Oh que le public était pas content! Allez, un p'tit effort la prochaine fois.
C’est vrai qu’en tant que bastion de langue française hors France, c’est agréable de pouvoir s’exprimer et, à la limite, d’exiger des réponses en français, tout le temps.
Mais dans le cadre d’un festival qui se veut international, qui présente des oeuvres provenant de tous les pays et où toutes les nationalités s’entremêlent, ne serait-il pas bon que le spectateur, voire le critique, aussi francophone ou francophile soit-il, soit capable d’un peu de tolérance envers l’Autre, l’autre langue?
Je suis encore scié de m’apercevoir que, malgré l’Amerlopolis dans laquelle nous vivons, il se trouve toujours quelques victimes de l’anglobalisation qui, sous couvert d’un certain droit acquis, s’en prennent à l’autre langue par, oserais-je dire, paresse intellectuelle ou ignorance avouée?
Montréal n’est-elle pas une ville bilingue? Cela n’implique-t-il pas que, la plupart des gens parlent anglais et que, par ricochet, il était de mise devant un réalisateur anglophone, de s’adresser dans une langue qu’il était susceptible de comprendre? Par simple politesse envers celui qui offre le spectable?
Je suis d’avis qu’il faille arrêter de voir des «combats pour la langue» partout et pour n’importe quelle raison, valable ou non.
Au FFM, les films sont sous-titrés. Je l’admets, des fois la traduction est un peu « boboche »( par exemple pour la phrase: « On va s’en sortir » le sous-titre anglais peut être: « We’ll make out » ce qui peut paraître bizarre quand il est question de deux mecs dans une tranchée.) Aussi, je concède que si on est bilingue on peut comprendre l’anglais néanmoins, des fois il est un peu difficile de comprendre la signification d’un dialogue. Les sous-titres viennent en aide à ce problème. Ce n’est pas une question de francisation ou « combat pour la langue », je crois juste que si pour un film français on met des sous-titres en anglais lors des festivals ( FFM ou Cinémania, dont c’est le principal attrait) il serait bien que pour les films anglais il y aient des sous-titres en français. Pour les films de langue autres comme le chinois, je comprends que ca soit en anglais mais on pourrait quand même l’avoir en français aussi non?