La nouvelle courait depuis l'été dernier, mais c'est la semaine dernière qu'elle est devenue officielle. Comme vous l'annonçait Danny Lennon sur son blogue, l'ONF a décidé de ne plus soutenir Silence, on court! qui devra terminer ses activités à la fin de l'année. Pour en savoir plus long sur le dossier, je vous invite à lire ci-dessous l'article de Caroline Montpetit paru dans Le Devoir jeudi dernier:
Les activités du site Internet «Silence, on court!» cesseront à la fin de l'année
Les activités de la plateforme «Silence, on court!», le site Internet de présentation de courts métrages financé par l'Office national du film (ONF), cesseront à la fin de l'année. Comme champ du cygne, l'organisme projettera sur les murs de la rue Drolet des films pour toute la famille sous le thème «Peur noire» à l'occasion de l'Halloween. Des projections de cette même série d'une quinzaine de courts métrages seront également organisées dans différents lieux, à l'intérieur cette fois, à Gatineau, à Québec et à Sherbrooke.
C'est d'ailleurs le dernier projet de «Silence on court!», que l'ONF a décidé de ne plus financer. Ce site Internet a été fondé en septembre 2001 par Michel Coulombe, à l'initiative de Radio-Canada. Il a ensuite été financé pendant trois ans par Radio-Canada et l'ONF. Au printemps dernier, l'ONF est demeuré le seul argentier de «Silence, on court!».
«"Silence, on court!" a été le site de 300 000 visionnements», dit Michel Coulombe, qui estime que l'ONF se décharge ainsi d'un engagement envers la relève. Il faut dire que les technologies modernes, qui rendent le maniement de la caméra et le montage beaucoup plus accessibles à tous, ont ouvert les portes à plusieurs néophytes en matière de courts métrages. «Les moyens technologiques ont évolué de façon si considérable qu'il n'est maintenant pas si difficile de s'initier à la caméra. Les gens font leur montage sur ordinateur», dit M. Coulombe.
Tout le mouvement des kinos, ces courts métrages tournés par caméra vidéo, souvent réalisés en un temps record et qui tentent de capter le réel qui passe, témoigne de ce nouveau dynamisme.
«Il y a présentement une telle profusion de courts métrages, ajoute M. Coulombe. Avant, on pouvait savoir combien il se faisait de films. Aujourd'hui, alors que les moyens sont plus accessibles, le nombre est exponentiel. À notre connaissance, il y a présentement 16 groupes kinos au Québec.»
Aussi croit-il qu'en se retirant de «Silence, on court!», l'ONF prive la relève de son soutien. L'organisme fédéral, quant à lui, prétend tout le contraire. Il annonçait récemment son intention de soutenir la formation de nouveaux cinéastes et présentait une série de neuf courts métrages diffusés sur des téléphones cellulaires, à la télé et au cinéma. «Il y aura une refonte des sites Internet pour mieux répondre aux besoins», a dit Claire Strunck, des relations de presse de l'ONF. L'ONF avance que bien des courts métrages sont disponibles sur les microsites de www.onf.ca et que ces microsites seront réévalués d'ici l'automne 2007. L'ONF entend également produire un catalogue raisonné de ses courts métrages.
L'événement «Peur noire» provient pour sa part de l'initiative d'un résidant de la rue Drolet, Sun Kundsen, étudiant à Concordia. L'idée de départ consistait à fermer la rue Drolet aux voitures, entre les rues Duluth et Roy, pour l'ouvrir aux familles de 18h à 23h. Un spectacle de danse monté par les étudiants en danse de l'université Concordia, qui seront crédités pour leur travail, y sera présenté. Quant aux projections des peurs blanches, bleues et rouges (c'est ainsi que les films sont regroupés), elles se feront sur les murs mêmes des résidences de cette artère.
«Nous avons fait un appel de films, dit Michel Coulombe, et recueilli ceux de 15 cinéastes, qui portaient sur le thème choisi», soit l'Halloween, ses peurs et ses citrouilles.
J'ai un collègue qui me répète souvent qu'il y a trop de films, ce à quoi je réponds «invariablement ceci»: «ben non, y a trop de mauvais films.» Et vous, croyez-vous qu'il y a trop de courts qui se tournent? Croyez-vous que l'ONF a tort de priver les «court-métrageux» d'un soutien tel que Silence, on court!?
Moi je trouve effectivement qu’il y a trop de court métrage. J’aime beaucoup le format du court mais il y a déjà une belle lurette que je m’y intéresse plus étant donné la médiocrité des films disponibles sur le net ou à la télé. Je n’es qu’à en voir quelques uns pour avoir l’impression d’assister à une projection de fin de session au cégep, c’est long et désolant.
Il ne suffit pas de tourner pour devenir cinéaste, il faut avoir quelque chose à raconter. Or, au Québec, personne n’a rien d’intéressant à raconter semble t-il. Désolé, mais c’est pas parce que le type à réussi à ce payer un dolly-shot inutile que je vais m’extasier devant le court métrage québecois. Évidement, il y a des exceptions, mais ces exceptions ne se retrouve habituellement pas sur silence on court, mais sur un écran de cinéma à la cinémathèque ou dans un festival et ce n’est pas les festivals qui manque à Montréal.
Pas assez de moyens pour diffuser des courts. Je trouve que peu importe la longueur d’un film, il a le droit d’être montré donc. Aussi, certains disent que c’est que la qualité des courts peut être médiocres. Pour moi, chercher un bon court c’est comme chercher pour la fringue parfaite dans une friperie: il faut regarder beaucoup et longtemps pour trouver la perle. Aussi, je trouve ça de valeur que Silence on court se termine, car maintenant les moyens pour montrer des courts métrages seront moindre.
Je suis vraiment en retard dans les nouvelles, je viens juste de lire cette info sur le blogue… non mais! Que nous restera-t-il pour voir des courts métrages, outre les festivals? Avouez que les occasions sont rares…
Ici, en Abitib, on se réjouissait à chaque année de pouvoir en voir au Festival du cinéma international, puis ensuite à l’Espace Vidéo et aux activités locales des Racamés (une sorte kino rouynorandien)… mais j’adorais le fait de pouvoir voir (et surtout revoir) tous ces bijoux sur le net, grâce à Silence on court!
Et puis, trop de courts… tout est relatif. Il y a trop de longs aussi. Je ne vois pas pourquoi on se priverait d’en diffuser pour autant…
La fin de Silence, on court! laisse présager une période sombre pour la création cinématographique du Québec. Alors que les publics se développent depuis quelques années, on annonce de moins en moins de nouvelles productions financées en ce qui concerne le long métrage.
Du côté du court métrage, peu de distributeurs s’intéressent au court métrage puisqu’il y a si peu d’endroits pour les présenter. Radio-Canada doit en présenter et on en voit pas. ArtTV aussi, même chose. L’ONF ferme Silence, on court! et Prends ça court! offre souvent un volet plus international que national. En ce qui concerne les festivals, Spasm se remet en question et Regard sur le court métrage au Saguenay n’est qu’une fois par an. Il reste quoi…? Myspace et autres phénomènes web ne sont pas des solutions, c’est pire qu’une épingle dans une botte de foin!
2007 s’annonce comme le retour de 1996, année où on ne voyait peu ou pas de court métrage et où les québécois voyaient que du cinéma américain. Oui, la fin de Silence, on court! aura un large impact… et vous sous-estimez votre pouvoir de communication à ce niveau.
Plus de détails: http://www.kino00.com/forum/viewtopic.php?t=872