Il y a 80 ans, 77 ans enfants périssaient dans l'incendie du théâtre Laurier Palace du quartier Hochelaga. N'ayant jamais vu le cinéma d'un très bon oeil, le clergé en profita pour interdire l'accès aux salles de cinéma au moins de 16 ans. Cette interdiction sera levée en 1961, mais ce n'est qu'en 1967 que le Bureau de la censure disparaît et que sont créés les visas «18 ans», «14 ans» et «général».
Pour en savoir plus sur cette tragédie qui bouleversa le cinéma, je vous invite à lire ce texte très intéressant de Marc Cassivi de La Presse, dont voici un extrait :
La tragédie du Laurier Palace est ainsi récupérée par l'Église, qui réclame une commission d'enquête en faisant valoir que le cinéma «ruine la santé des enfants, affaiblit leurs poumons, affole leur imagination, excite leur système nerveux, nuit à leurs études, surexcite les désirs mauvais et conduit à l'immoralité»…
Ses voeux sont exaucés quelques mois plus tard, lorsque le juge Louis Boyer recommande d'empêcher aux moins de 16 ans l'accès à toutes les salles de cinéma (ils avaient accès jusque-là aux séances pour enfants). Une loi est promulguée en ce sens l'année suivante. Le drame du Laurier Palace devient alors prétexte à une censure déguisée et abusive du clergé qui, par obscurantisme, réussit à garder la jeunesse québécoise loin des salles obscures et des projecteurs du septième art.
Le cinéma d`aujourd`hui ne serait pas le même sans les enfants comme public. Les films pour enfants, pour ados, les salles où les femmes peuvent allaiter en plein film… une industrie très lucrarive. En ce temps la, qui n`est pas si loin, la censure a empeché les enfants d`aller au cinoche. Que serait les Mademoiselle C et autre du style si le public cible ne pouvait y assister! Tout ca causé par un incident qui « nuisat à la santé des jeunes », un incendie qui fut l`élement déclencheur de la censure.
Puisque nos troupes combattent les Talibans, en Afghanistan, nous devons nous rappeler que le conservatisme religieux n’a pas de frontières. Les Talibans, lorsqu’ils régnaient, interdisaient le cinéma dans tout le pays pour éviter les mauvaises influences, contraires à leurs croyances religieuses. Ici, au Québec, il y a de cela 80 ans, le clergé aurait aimé faire quelque chose de semblable. Heureusement que la prévention des incendies et la sécurité sont maintenant une préoccupation dans les salles de spectacles.
Heureusement, on est en 2007. Mais la censure guette.
Partout, toujours. Mais ici, maintenant, il appartient aux auteur(e)s de s’exprimer en toute liberté sans contrainte autre que la limite de leur imagination.