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C’est arrivé un 9 janvier…

Il y a 80 ans, 77 ans enfants périssaient dans l'incendie du théâtre Laurier Palace du quartier Hochelaga. N'ayant jamais vu le cinéma d'un très bon oeil, le clergé en profita pour interdire l'accès aux salles de cinéma au moins de 16 ans. Cette interdiction sera levée en 1961, mais ce n'est qu'en 1967 que le Bureau de la censure disparaît et que sont créés les visas «18 ans», «14 ans» et «général».

Pour en savoir plus sur cette tragédie qui bouleversa le cinéma, je vous invite à lire ce texte très intéressant de Marc Cassivi de La Presse, dont voici un extrait :

La tragédie du Laurier Palace est ainsi récupérée par l'Église, qui réclame une commission d'enquête en faisant valoir que le cinéma «ruine la santé des enfants, affaiblit leurs poumons, affole leur imagination, excite leur système nerveux, nuit à leurs études, surexcite les désirs mauvais et conduit à l'immoralité»…

Ses voeux sont exaucés quelques mois plus tard, lorsque le juge Louis Boyer recommande d'empêcher aux moins de 16 ans l'accès à toutes les salles de cinéma (ils avaient accès jusque-là aux séances pour enfants). Une loi est promulguée en ce sens l'année suivante. Le drame du Laurier Palace devient alors prétexte à une censure déguisée et abusive du clergé qui, par obscurantisme, réussit à garder la jeunesse québécoise loin des salles obscures et des projecteurs du septième art.