S'il faut en croire Louis-Bernard Robitaille de La Presse, cet excellent film de Philippe Falardeau, mettant en vedette l'irrésistible tandem que forment Paul Ahmarani et Olivier Gourmet, serait promis à une belle carrière en France.
Le distributeur français UGC, qui avait acheté le film au dernier Festival de Cannes, le sort dans 40 salles, dont sept très bien fréquentées de Paris-banlieue, ce qui constitue de nos jours un traitement de faveur.
À quelques exceptions près, la critique est très flatteuse. Et, pour couronner le tout, la sacro-sainte première séance du mercredi après-midi dans Paris a donné des résultats plus qu'encourageants : 225 spectateurs pour sept salles, soit 32 spectateurs par salle.
À un poil près, c'est très exactement ce que faisait le 3 mai dernier un certain C.R.A.Z.Y., autre «petit film», qui a fini par atteindre les 400 000 entrées en France. Sur 15 salles parisiennes, le film de Vallée faisait 504 spectateurs.
Parlant de ce film, je me rends compte que je ne vous ai toujours pas servi ma petite montée de lait à propos des Génies. Soyez patients 😉
Au fait, y’aurait moyen de trouver une bande sonore ou, à tout le moins, celui qui a fait la musique. Les chansons congolaises sont super bonnes.
Encore faudra-t-il voir la réception du public. Lors de mon récent séjour en France, sur les 3 fois où je suis allée au cinéma, la bande-annonce de Congorama est passée deux fois. Exactement la même que celle qu’on voyait sur les écrans québécois, avec la bestiole récalcitrante.
On ne peut pas dire que c’était le délire dans la salle. Pas un rire, pas un murmure, peut-être était-ce juste l’effet de surprise tant cette bande-annonce déconneuse contrastait avec celles des films américains et français qui l’accompagnaient.
Mais en tout cas, on y a mis le paquet ! Les affiches géantes de Congorama n’ont pas à souffrir de l’ombre que pourraient leur faire celles des gros canons américains qui sortent en même temps là-bas (dont Rocky).
Eh oui, le réalisateur de « La moitié gauche du frigo » a eu droit à une demi-page dans l’hebdomadaire satirique de gauche français « Charlie Hebdo », dans l’édition du mercredi 17 janvier dernier.
À part le fait qu’il y a « chez les Belges et les Québécois une même façon d’aborder les rapports entre individus » (selon Philippe Falardeau), il s’agit d’une entrevue où on y apprend pas grand-chose mais qui souligne tout de même à gros traits le talent d’acteur de Paul Ahmarani. Ce dernier et Olivier gourmet sont carrément qualifiés de « géniaux », et le film est jugé « insolite, intelligent et imprévisible » (comme les résultats au guichets, je présume).
Bien entendu, on a droit à l’incongruité factuelle habituelle dans un article français sur le Québec, et c’est l’allusion à un mytérieux « ministre canadien de l’électricité » figurant dans le film.
Mais, quoi de nouveau sous le soleil? C’est la traditionnelle méprise accidentelle d’une nation habituée à être le centre du monde francophone, alors peut-on les blâmer de se tromper un peu lorsqu’ils font l’effort surhumain de s’intéresser à une ancienne tribu lointaine vivant dans les « arpents de neige » canadien?
Enfin, toute bonne couverture journalistique est bonne à prendre, non?
Cela dit, le numéro est rempli de trucs tordants sur Nicolas Sarkozy et Ségolène Royal, en plus d’offrir un dossier décapant sur le duo comique Chavez-Ahmadinejad, les ti-gus et ti-mousse de l’actualité internationale.
Finalement, lorsque l’on rappelle que Sarkozy s’amuse à récupérer la mémoire de Léon Blum et Jean Jaurès dans un discours d’intronisation à la tête des force de l’UMP, les rédacteurs n’ont pas besoin de se forcer beaucoup pour faire rire jaune en rapportant l’audace de la récupération…
Bref, Charlie Hebdo cette semaine: un Wilfrid Laurier bien dépenser!
J’ai demandé à Christal films si on avait l’intention de faire paraître la trame sonore de Congorama; j’attends la réponse.
En effet, faudrait savoir ce que le « vrai monde » en pense… Il y a encore bien peu de réactions de cinéphiles sur le site « Allocine.fr ». Je n’ai pas vu la bande annonce de « Congorama » au cinéma lorsque je suis allée voir « Ne le dis à personne », mais je suis contente de savoir qu’elle n’a rien à voir avec ces ennuyantes bandes annonces où l’on dévoile tout de l’histoire. Souhaitons que le public français soit plus curieux que le public québécois. Cela dit, c’était un plaisir de voir les bouilles de Gourmet et d’Ahmarani bien en vue un peu partout dans Paris. J’espère que la popularité grandissante de Gourmet en France (je crois qu’il est dans deux ou trois grosses productions françaises en ce moment) aidera le film à trouver son public.
Merci.