Hier après-midi, Jean-Pierre Lefebvre, président de l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec (ARRQ), m'a fait parvenir cette missive en réaction au souhait de Pierre-Karl Péladeau de mettre sur pied le fonds Quebecor, idée très mal reçue dans le milieu de la télé. Une « proposition indigne», «totalement inacceptable», «aberrante» et «égoïste» selon les propos de Claire Samson, présidente de l'Association des producteurs de films et de télévision du Québec (APFTQ), tels que rapportés par Richard Therrien du Soleil.
BRAVO MONSIEUR PÉLADEAU!
Vous avez tout compris. Vous êtes un chef d'entreprise lucide. Vous préparez le futur en analysant les tendances et les nécessités du présent. Vous savez là où sont le bien et le profit de Québecor, Vidéotron, TVA, JPL. Vous comparez votre empire à une multinationale et souhaitez, pour ainsi dire, vivre en autarcie en contrôlant la production, la création et la distribution. Magnifique! Nous vous appuyons avec enthousiasme et vous souhaitons la meilleure des chances. Toutefois, ayez jusqu'au bout la logique de vos ambitions et de vos intérêts. Ne touchez pas au « sale » argent public des crédits d'impôt, de Téléfilm Canada et de la Sodec. Et que Vidéotron ne diffuse plus que le seul signal de TVA et de ses sous-chaînes! Vous ne voudriez quand même pas enlever aux autres chaînes que diffuse Vidéotron les revenus dont elles ont besoin pour vous faire une saine concurrence, n'est-ce pas? Vous ne voudriez quand même pas que l'Histoire vous attribue la gênante médisance de «mangeur à tous les râteliers»?
Pour en savoir plus sur toute cette histoire, consultez le Blogue de Steve Proulx.
Je suis étonné du grogrement modéré du milieu des arts face à la manoeuvre de Péladeau (et Shaw) qui cherche à tous contrôler. Il est en plein « power trip », il se croit infaillible et le seul à avoir la vérité du haut de tour d’ivoire. On dirait que la peur de ne plus obtenir de lucratifs contrats de l’Empire contrains au silence les chiques porte-paroles des arts. Grouillez-vous! Levez-vous! Parlez! Criez! ou fichez le champ!
La politique…Je laisse cela aux carriéristes et mégalomanes.Ils sont comme des chiens courant après leur queue,croyant dominer tout, mais essayant en fait de rattraper leur propre trou du cul, s’imaginant l’oeil de Dieu à atteindre.
Désormais pour un auteur, seuls son imagination et son savoir-faire comptent pour s’exprimer un peu, avec peu de moyens dans toute cette convergence des pouvoirs médiatiques sur la masse.Ou on choisit son camp, ou on choisit de faire cavalier seul. Bonne criss de chance anyway 😉
Je crois au « Faire beaucoup avec peu ». Internet et la démocratisation des moyens de production vidéo permettent encore une alternative au raz de marée totalitarisme médiatique. J’admet que le Québec est devenu une république de bananes culturelle où il faut choisir entre le roi bruyant sans culottes et ses lubies, et le roi discret et insidieux mais non moins puissant, qui contrôle tout autant.
Il y a deux rois au Québec, un s’autoproclame, l’autre agit en toute discrétion, ou presque 🙂
Faut quand même pas être la tête à Papineau pour savoir que la tarte est divisée en deux au Québec.