Vous étiez 995 000 à regarder les Jutra dimanche soir. Avez-vous aimé ça ? Si je me fie à Louise Cousineau, c'était pas la soirée de l'année.
Une fois encore, quelques numéros s'étiraient pour rien et quelques gags tombaient à plat. J'aimerais bien savoir pourquoi l'on multiplie de tels numéros et relègue à l'arrière-plan les prix de la Meilleure direction artistique (André-Line Beauparlant, Un dimanche à Kigali), des Meilleurs costumes (Michèle Hamel, Un dimanche à Kigali), de la Meilleure coiffure (Ginette Cérat-Lajeunesse, Le Secret de ma mère), du Meilleur maquillage (Marie-Angèle Breitner, Un dimanche à Kigali), du Meilleur son (Claude La Haye, Hans Peter Strobl et Marie-Claude Gagné, Un dimanche à Kigali), du Meilleur court / moyen métrage (Les Eaux mortes de Guy Édoin) et du Meilleur exploitant (Stéphane Tremblay, Cinéma Élysée, Granby), lesquels étaient remis à la Cinémathèque dans le cadre des RVCQ.
Personnellement, j'aurais bien aimé voir Guy Édoin vivre ses 15 secondes de gloire, après tout la lauréate du Meilleur film d'animation Marie-Josée Saint-Pierre (McLaren's Negatives) a pu les savourer, plutôt que d'avoir à endurer des numéros qui ne lèvent pas. C'est dommage qu'on néglige certaines catégories sous prétexte qu'elles soient moins glamour. Pauvres courts-métragistes et artisans de l'ombre. Sur ce, je tente de relire mes notes afin de vous livrer quelques confidences recueillies dimanche soir.
Je ne comprends absolument pas pourquoi on ne met pas en lumière les artisans de l’ombre. Un gala est fait pour ça. À mon avis, on sous-estime grandement le public. Il aime l’émotion, c’est ce qu’il veut voir, des personnes touchées de recevoir un trophée et une maquilleuse qui reçoit un prix est aussi touchante qu’une Céline Bonnier. Pendant les numéros, je me lève et je vais faire d’autres choses et je ne pense pas être la seule. Un petit sondage en dirait beaucoup …
Mais le plus inadmissible, et là c’est carrément révoltant, est que le trophée du court/moyen métrage soit remis en dehors des ondes !!! Non mais quel message désastreux est envoyé ici ! Et après, les gens du milieu sont les premiers à se plaindre que le public n’est pas ouvert au cinéma autre que du cinéma spectaculaire et sensationnalisme « 2 heures » (pour en avoir pour son argent !).
Ceci dit, j’en profite pour exprimer mon admiration sans borne pour Pierre Curzi et que la maladresse de son équipe UDA qui s’est « forcé » pour chanter son amour pour leur ex-président était touchante, malgré ce qu’en pense madame Cousineau et sa tendance accentuée au désabusement.