Alors que je me faisais décoiffer dans la Cité des Vents, où j'ai pu admirer des trésors d'architecture signés Frank Lloyd Wright, Mies van Der Rohe et Frank Gehry, mon nouveau mari, le bel étalon écossais Gerard Butler, était à Montréal pour assister à la première de 300 de Zack Snyder mercredi soir au cinéma du Marché Central. Que la vie est cruelle! Un copain m'a même raconté que l'un de ses amis était assis à côté de l'alléchant interprète du tonitruant roi Léonidas. Mais qu'ai-je pu faire pour mériter pareil sort?
Inconsolable, je me suis quand même précipitée au cinéma dès mon retour afin de voir sur grand écran les exploits des fiers Spartiates qui combattirent comme des chiens enragés lors de la bataille des Thermopyles. Historiquement parlant, passons (j'imagine les historiens hurlant de rire ou criant au scandale), mais esthétiquement parlant, quel divertissement haut en couleur, tout de bruit et de fureur. Je n'ai jamais été folle des colosses épilés et huilés, mais j'avoue qu'à la vue de ces guerriers en slip de cuir, jambière de bronze et cape rouge, l'homme gay en moi salivait comme c'est pas permis!
J'avais beaucoup aimé Sin City de Robert Rodriguez et j'avoue que cette nouvelle adaptation d'un roman graphique de Frank Miller ne m'a guère déçue – c'est d'ailleurs ce qu'il faut garder en tête : 300 n'est pas un cours d'histoire, mais une grosse bd sur grand écran. Les cadrages recherchés, les effets spéciaux remarquables (chapeau à l'équipe d'Hybride!) et l'esthétique sombre de Miller m'ont presque fait oublier la minceur du scénario et la pauvreté des intrigues secondaires. Fan de films d'horreur, je n'ai pas vraiment été dérangée par les scènes ultraviolentes, mais je dois admettre que l'obsession guerrière qui traverse le film m'a mise mal à l'aise à plus d'une reprise. Sans doute que ça me rappelait un certain président belliqueux. Malgré tout, ça ne m'a pas empêché de passer 120 minutes de bon temps.
Il faut connaître à la fois l’Histoire des Guerres médiques et, de façon obligatoire, l’oeuvre graphique de Frank Miller, pour bien saisir la portée et la facture de ce film. Les images de Miller sont intégralement portées à l’écran, à quelques ajouts près. Double plaisir pour moi, puisque cet épisode de l’Antiquité a littéralement sauvé les prémisses de notre civilisation, dont la Grèce est le berceau. Sans Léonidas et sa garde, l’Europe actuelle n’existe pas, Rome ne peut s’implanter etc. Donc, l’oeuvre de Miller est d’autant importante qu’elle souligne à grands traits, lourds d’influences fantastiques et assez « Trash », un événement déterminant de l’Histoire que la plupart ignoraient jusqu’à maintenant. Du reste, à l’opposé de chroniqueurs s’étant inspirés du communiqué de Reuter pour pondre leurs critiques, je ne fais aucun lien avec les « croisades étasuniennes ». Le tout fut écrit bien avant 1998… Aussi, la plupart des répliques lapidaires de Léonidas et ses Spartiates 1er sont telles que rapportées par les auteurs grecs de l’époque.
Côté qualitatif, Butler EST Léonidas, quoique sa «performance vocale » soit largement desservie dans la VF, qui souffre énormément par rapport à la VOA tout en massacrant quelques répliques, dont le sonore « Madness. This is. Sparta ! ». Il demeure que l’idée originale était de transposer l’univers et les créatures du duo Miller/Varley à l’écran, éclaboussures de sang incluses, et que le scénario, très BD et par conséquent un tantinet superficiel, sert surtout de « Petit guide de Sparte pour les Nuls », en prélude au spectaculaire combat des Thermopyles. Si vous trouvez l’amoncellement de cadavres exagéré, dites vous que 20,000 Perses y laissèrent la vie, proprement trucidés à l’arme blanche…
À noter la participation de Robert Maillet, l’Acadien qui personnifie « Über l’Immortel », le géant de 7 pieds et 375 livres de la bande annonce.
Voir : http://www.capacadie.com/AcadieNouvelle/2007/3/5/Un_Acadien_598
Excellent !
Quand mon chum m’a demandé d’aller voir « un nouveau film sur la Sparte et la bataille légendaire de Thermopyles », j’ai été surprise, car avant cela, il n’a jamais montré un intérêt de voir un film d’histoire. J’ai accepté avec plaisir, car l’ancienne histoire est mon majeur à l’université, mais dès les premiers moments du film, j’ai su que ce n’était pas du tout un film historique. Même que j’ai bien apprécié la mise en scène et les images étonnantes (surtout ceux des pectoraux musclés ! ) des Spartiates dans le film 300, j’ai compris depuis le début du film que c’était une version fictionnelle de l’histoire de Leonidas et ses troupes qui se sont battus contre Xerxès.
Pendant le film, je me demandais si, comme historienne, je pouvais accepter ce film. Oui, certes, ça ne suit pas nécessairement le mythe traditionnel, et il y a aussi des critiques qui le trouvent préjugé contre les arabes. Cependant, c’est aussi un grand succès, ce qui est dû à la réputation de Frank Miller aussi bien qu’à la violence extrême. Mais, comme Gladiator avait fait il y a quelques années, 300 a élevé l’intérêt des jeunes pour l’histoire du monde ancien. Si seulement l’un dans quinze adolescents qui voient le film lit, à la suite, l’une des sources primaires de la bataille, le film, n’a-t-il pas justifié la glorification des Spartiates ? Oui, peut-être le film n’est pas réel, mais s’il inspire les jeunes de trouver l’histoire réel de la bataille, je crois que les effets spéciaux ainsi que la violence perturbante, vaut la peine.