Soyez sans crainte, loin de moi l'idée de rendre hommage à Patrick Juvet, je voulais seulement m'entretenir avec vous de Jeannette Bertrand qui parlait d'Alice Guy à La Fosse aux lionnes. Alice qui? Alice Guy.
Secrétaire chez Gaumont, cette femme fut la première réalisatrice. Eh oui, c'est à elle que l'on doit la première fiction sur pellicule, La Fée aux choux (1896). On raconte qu'elle aurait réalisé plus de 600 films et qu'en s'installant aux États-Unis, elle devint productrice des premiers films de Chaplin. À la mort de son mari, le caméraman Herbert Blaché, l'industrie lui tourna le dos et elle mourut dans l'oubli en 1968, à 95 ans, auprès de sa fille.
« Mais pourquoi je ne la connaissais pas avant? » s'est écriée à plusieurs reprises cette chère Jeannette. C'est vrai, pourquoi on ne parle que des Lumière, Méliès et Edison lorsqu'on évoque les premiers balbutiements du cinéma? Toujours selon Jeannette, Alice Guy ne fut que ressortie des oubliettes dans les années 1970. Aussi, en 1995, la cinéaste Marquise Lepage lui consacrait un moyen métrage documentaire, Le Jardin oublié – La Vie et l'oeuvre d'Alice Guy-Blaché.
Ce matin, qu'est-ce que je lis dans les journaux? Qu'il y a 5% moins d'élues à l'Assemblée nationale qu'en 2003. Le nombre de femmes est passé de 39 à 35 sur. 125 députés, soit 25,6%. On n'avait pas vu de recul depuis 1961! À l'instar de la Fédération des femmes du Québec et du Conseil du statut de la femme, devrions-nous nous inquiéter?
Oui, nous devrions nous inquiéter du recul des femmes. Actuellement, nous pouvons constater qu’elles sont majoritaires à l’université. Mais pour combien de temps ? Par ailleurs, nous pouvons lire et entendre des craintes au sujet de l’absence d’enseignants dans les écoles primaires. Les garçons semblent avoir des difficultés à poursuivre des études qui demandent, par exemple, la maîtrise de la langue. Mais il n’y a pas que cela : les garçons sont plus nombreux à décrocher de l’école avant même d’avoir le diplôme de secondaire 5.
Pour contrer ce décrochage, une réforme est actuellement en cours. Malheureusement , elle n’atteint pas son but. Mais pire encore, les filles vivent maintenant des échecs. Bientôt, nous pourrons constater l »égalité entre les garçons et les filles : des échecs partagés.
Il y a encore quelques années, tous avaient la chance de réussir à l’école, car on y offrait des apprentissages axés sur l’acquisition des connaissances essentielles. Aujourd’hui, les élèves n’arrêtent pas de la journée, affairés à toutes sortes d’activités fort intéressantes, mais ne conduisant pas à la maîtrise de ces savoirs essentiels. À la fin du primaire, ceux et celles qui savent écrire des textes stucturés sont plutôt rares. Ces derniers entament le secondaire très carencés ; ensuite le problème continue de s’amplifier…
L’avenir des femmes est compromis parce que présentement l’instruction qui est donnée à l’école primaire est trop pauvre. La base étant appauvrie, la suite des études l’est aussi. À moins d’exiger des changements à la réforme dans les plus brefs délais, nous ne pourrons que constater une diminution des femmes dans les différents secteurs de pouvoir. Oui, présentement, elles sont plus nombreuses que les hommes à poursuivre des études universitaires, mais ce n’est que pour une courte période.
Faudra-t-il avoir les moyens de se payer un enseignement privé pour avoir droit à un meilleur avenir ?