Telle est l'expression qu'aurait empruntée Gilles Jacob, président du Festival de Cannes, lors de la conférence de presse à Paris ce matin (où, malheureusement, je ne pouvais me rendre.) pour décrire ce que l'on découvrira lors du 60e anniversaire du prestigieux festival.
My Blueberry Nights |
S'ouvrant avec My Blueberry Nights de Wong Kar-Wai (un habitué du festival), dans lequel la chanteuse Norah Jones se questionne sur l'amour en compagnie du suave Jude Law, Cannes renouera avec les palmés Emir Kusturica, qui suit un jeune homme ayant promis à son grand-père de se trouver une femme dans Promets-le moi; Gus van Sant, qui traite d'un skater qui tue accidentellement un gardien de sécurité dans Paranoid Park; les frères Joel et Ethan Coen qui proposent une cavale au Texas où Tommy Lee Jones met la main sur une valise pleine d'héroïne et d'argent dans No Country for Old Men; de même que Quentin Tarrantino et son sanglant Death Proof. Eh oui, la meilleure moitié de Grindhouse. L'histoire ne dit pas si Rodriguez est vert de jalousie.
Zodiac |
Également en compétition, l'on retrouve Zodiac de David Fincher et We Own the Night dans lequel James Gray s'intéresse à la mafia russe avec Joaquin Phoenix et Mark Wahlberg. Faut bien des stars de Hollywood pour plaire aux paparazzi.
Représenteront l'Asie Breath du fascinant cinéaste sud-coréen Kim Ki-duk; Mogari No Mori (La Forêt de Mogari) de la lauréate de la Caméra d'or Naomi Kawase; et Milyang (Secret Sunshine) de Lee Chang-dong qui se penche sur les amours d'une prof de piano pour un vendeur de voitures.
Concourent aussi pour la palme d'Or Auf Der Anderen Seite (De l'autre côté) du jeune réalisateur allemand d'origine turque Fatih Akin; Alexandra d'Alexandre Sokourov, qui avait signé la sublime Arche russe; The Man from London, adaptation du roman de Simenon par le Hongrois Bela Tarr (qui a vu Satan Tango?) et mettant vedette Tilda Swinton; 4 Luni, 3 Saptami si 2 Zile (4 mois, 3 semaines et 2 jours), deuxième film du Roumain Cristian Mungiu; Maria Bonnevie, connue pour son rôle dans I am Dina, sera la vedette de Izgnanie (The Banishment) d'Andrey Zvyagintsev.
Une vieille maîtresse |
Du côté des Français, l'on retrouve Les Chansons d'amour, comédie musicale de Christophe Honoré avec Louis Garrel (vu dans Les Amants réguliers) et Ludivine Sagnier (entendue dans 8 Femmes); Le Scaphandre et le papillon de Julian Schnabel, qui donnera la chance à Marie-Josée Croze de gravir de nouveau les marches du palais; Tehilim de Raphaël Nadjari où deux jeunes enfants recherchent leur père à travers Jérusalem; pour leur part, Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud adaptent la bédé Persepolis, qui raconte la société iranienne du point de vue d'une jeune fille et sa famille de Téhéran, à l'aide de trois remarquables actrices, Catherine Deneuve, Chiara Mastroianni et Danielle Darrieux. La sulfureuse Catherine Breillat fera-t-elle scandale avec son dernier né, Une vieille maîtresse, qui met en vedette la ténébreuse Asia Argento?
Parlant de possible « scandale ». Toujours en compétition, Carlos Reygadas, à qui l'on doit le percutant Batalla en el cielo, est de retour sur la Croisette avec Lumière silencieuse; réalisateur de Dog Days, Ulrich Seidl laissera sans doute personne indifférent avec Import Export.
Présidé par Stephen Frears, le jury sera, à l'instar du cabinet Charest, formé d'autant d'hommes que de femmes : Maggie Cheung, Toni Collette, Maria de Medeiros, Sarah Polley, Marco Belloccchio, Orhan Pamuk, Michel Piccoli et Abderrahmane Sissako.
Dans la catégorie Un Certain regard, mentionnons les films de Valeria Bruni-Tedeschi (Le Rêve de la nuit d'avant), d'Harmony Korine (Mister Lonely), de Li Yang (Mang Shan), de Daniele Luchetti (Mio fratello è figlio unico / Mon frère est fils unique), de Cristian Nemescu (California Dreamin' (Nesfarsit) / California Dreamin' (Sans fin)), de Jaime Rosales (La Soledad), de Barbet Schroder (L'Avocat de la terreur), de Robert Thaleim (Am Ende Kommen Touristen) et d'Ekachai Uekrongtham (Kuale Gongchang). Le jury sera présidé par Pascale Ferran.
Ocean's Thirteen |
Hors compétition, Michael Moore, celui qui a volé la vedette à Gael Garcia Bernal en 2004, reviendra avec Sicko dans lequel il s'intéresse au système de santé ; Steven Soderbergh et son « all star cast », dont George Clooney et Brad Pitt, présenteront Ocean's Thirteen ; tandis que Michael Winterbottom proposera A Mighty Heart où Angelina Jolie incarne la femme de Daniel Pearl, journaliste assassiné par les Talibans. Qui donc gardera les enfants ?
Et bien sûr, pour clore le tout en beauté, Marc Labrèche, Macha Grenon, Sylvie Léonard, Diane Kruger, etc., escorteront Denys Arcand sur le tapis rouge afin d'y présenter la version préliminaire de L'Âge des ténèbres. Espérons seulement que la rumeur voulant qu'il s'agisse d'un Stardom en français soit erronée.
Quant aux courts métrages, je laisse ça à mon sympathique confrère Danny Lennon. En passant, Danny et moi bloguerons en direct de Cannes durant tout le festival. Qu'est-ce qu'on ne ferait pas pour vous ?
Malheureusement en total désaccord concernant votre appréciation de « Grindhouse ».
Rodriguez joue le jeu avec un film festif en forme de clin d’oeil talentueux, peut-être le meilleur Rodriguez ever mais je sais que l’on est pas en présence de Bergman ici.
Tarantino lui, joue SON jeu: nombrilisme et maniérisme sans égard à l’entreprise, qui était si je ne m’abuse, de recréer l’atmosphère « seventies » des salles obscures et underground.Tarantino se regarde filmer en se regardant dans le miroir et en ignorant totalement le but initial du projet. » Look at me, I’m so fuckin’ good »…Non.
Au contraire.
Un film vide et prétentieux sauvé de justesse du naufrage-nanar par une scène anthologique(l’accident frontal) où les bagnoles offrent une meilleure performance que la plupart des actrices(des conversations d’ados qui m’ont littéralement endormi sous faux-prétexte de pseudo-virtuosité langagière propre à endormir un diable de Tasmanie,hormis Kurt Russell), et dont le propos fait vite preuve du « Dead End » dans lequel il s’est lui-même mis par narcissisme pur.
Tarantino a dailleurs intérêt à nous pondre qque chose de fumant à l’avenir,s’il veut pas se noyer dans sa propre tronche.
Qu’il soit en compétition à Cannes me rend plus hilare encore, en version « Long Dong »(1hre50) en plus.(Apportez vos « wake-up pills »).
Lui-même disait: » I hope this is gonna be the best car-chase ever filmed ». S’il fait référence à la scène finale, faudra repasser une autre fois mon Quentin, parce qu’à côté de « Bullit » ta poursuite en est une de trottinettes au parc Lafontaine.
Le film aurait pu s’intitulé « Boredom Guaranteed » ou encore « Dead End », c’eût été un titre plus approprié à mon humble avis. Non mais, il se moque de nous ce type!
Baratineur de première.Je l’aimais à ses débuts, mais là il a dépassé les bornes et se casse misérablement la gueule. Son pire film.