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Cannes 2007 : En avant la musique !

La Visite de la fanfare (Bikur Hatizmoret) d'Eran Kolirin.

À peine Sicko terminé, quelques badges bleus et moi voulions nous diriger vers la salle Bazin, l'une des plus petites du palais, pour voir Soom de Kim Ki-duk. Connaissant la grande popularité du cinéaste sud-coréen chez les festivaliers et sachant que nous avions peu de chance de nous engouffrer dans la salle, nous avons jeté notre dévolu sur ce qui est devenu l'une de mes plus charmantes surprises du festival, la délicieuse fable sociale d'Eran Kolirin, La Visite de la fanfare (Bikur Hatizmoret).

Il était une fois une fanfare égyptienne qui débarqua par accident dans un bled perdu du désert israélien. Ayant manqué leur autobus, les musiciens furent obligés de passer la nuit chez l'habitant. Durant quelques heures, juifs et arabes communiquèrent dans un anglais laborieux et découvrirent qu'ils avaient plus de points en commun que les films égyptiens avec Omar Sharif qui passaient sur toutes les chaînes à une certaine époque.

La Visite de la fanfare tourne principalement autour de Dina (Ronit Elkabetz, surprenante dans un registre comique), séduisante célibataire, qui aimerait bien vivre une brève romance exotique avec Tewfiq (Sasson Gabai, d'une efficace sobriété), chef d'orchestre d'allure coincée. Pendant ce temps, le déluré violoniste Haled (Saleh Bakri, amusant) donnera des leçons de séduction à l'un des villageois, ce qui nous vaudra l'une des plus tordantes scènes du film.

Misant beaucoup sur les mimiques des acteurs, tous au diapason, les situations cocasses, en partie liées aux problèmes de communication, et les gags visuels, le jeune réalisateur illustre par une histoire toute simple la rencontre de deux cultures en quête de paix. Décidément, c'est pas une mauvaise idée d'aller voir ce qui se passe du côté de Un certain regard.