Martin Scorsese sur le plateau de The Departed. |
C'est mardi qu'entouré notamment des réalisateurs Wong Kar Wai, Walter Salles, Alejandro Gonzales Inarritu, Stephen Frears, Fatih Akin, Souleymane Cissé et Aberrahmane Sissako, que Martin Scorsese lançait officiellement la World Cinema Foundation dans le but de préserver et restaurer les films négligés du patrimoine cinématographique international.
D'expliquer Scorsese, qui avait mis sur pied en 1990 avec les Lucas, Spielbert, Kubrick, etc. la Cinema Foundation aux Etats-Unis : « Les films négligés couvrent une large catégorie, car plusieurs films n'existent pas sur DVD ni tout autre support. En tant que réalisateurs, nous avons décidé de sensibiliser les studios au patrimoine cinématographique. En Amérique, 90 pour cent des films muets ont disparu. Nous souhaitons tous que les réalisateurs se mobilisent afin de préserver la cinématographie mondiale en trouvant des fonds.»
Scorsese poursuit : « Les films étrangers nous ouvrent aux autres cultures. J'ai beaucoup plus appris sur l'Inde en regardant des films indiens qu'en regardant des films sur l'Inde. J'espère que cette fondation amènera une meilleure compréhension des cultures. »
À propos du lancement à Cannes, Scorsese avoue : « Lancer cette fondation à Cannes était un projet que nous avions depuis des années, c'est donc un rêve qui se réalise enfin. »
Fier d'être de la partie, Walter Salles confie : « C'est un honneur d'être membre de cette fondation avec de grands cinéastes comme Martin Scorsese. Pour moi, un pays sans cinéma ni histoire du cinéma, c'est comme une maison sans miroirs. La préservation des films est donc primordiale, car le cinéma est un merveilleux instrument pour découvrir les cultures et préserver la mémoire du monde. »
De conclure Fatih Akin : « Il n'y a pas que de vieux films qui doivent être restaurés ; je pense notamment à The Innocents, film allemand des années 1990 qui doit absolument l'être. Nous avons tous la responsabilité de cette mémoire. »
Cela me surprend de voir une telle iniative, et j’en suis agréablement surprise.
L’importance de conserver ces films, alors que l’ère est de passer au plus vite à autre chose, de modifier instamment les formats d’enregistrement cinématographique, de changer les supports média dès qu’uen nouvelle technologie entre en oubliant presque aussitôt les anciennes; l’importance de ces films, donc, est essentielle. Le processus de la conservation qui découle de cette fondation, autant que celui du souvenir, du partage, de l’apprentissage, de la découverte et de la connaissance, est une preuve que nous pouvont encore nous permettre d’être nostalgique (non pas dans le pathos, non pas dans l’incrustation ressassante du passé) sans s’en sentir moins actuel, de pouvoir penser aux autres qui arrivent nouvellement dans le milieu du cinéma en tant qu’étudiant, qu’amateur, que cinéphile ou encore en tant que créateur.
J’applaudis le geste et espère qu’il ne demeurera pas au stade d’idée dévoilée, et que de cette entreprise, plus d’un s’en sentiront concernés et que cela ouvrira la porte très grande pour que la conservation d’oeuvres de d’autres domaines artistques se produise aussi.