Nuit blanche
Lumière silencieuse |
Je savais que je ne pourrais voir au complet celui qui a dû partager le Prix du jury avec le film d'animation Persepolis de Marjane Satrapi et Vincent Paronnaud puisque je devais quitter avant la fin, mais comme son précédent film, Batalla en le cielo, m'avait littéralement envoûtée, j'ai quand même voulu jeter un coup d'oeil à Lumière silencieuse de Carlos Reygadas. Hélas, serait-ce ma courte de nuit de trois heures ou le fait que je me sois quelque peu ennuyée durant la projection du film de Schnabel, toujours est-il que j'ai perdu la bataille contre le sommeil devant ce drame d'une grande beauté plastique abordant l'adultère chez les mennonites du Nord du Mexique. C'est tout juste si j'ai eu le temps de savourer les magnifiques paysages et la mise en scène attentive au mode de vie austère de ces chrétiens anabaptistes. Je ne m'en fais pas trop, car je suis persuadée que je verrai ce film lors de la prochaine édition de Festivalissimo.
L'Iran se dévoile
Persepolis |
Portée par un remarquable trio vocal, Chiara Mastroianni, Catherine Deneuve et Danielle Darrieux, cette irrésistible adaptation de la bédé de Marjane Satrapi raconte avec un savant mélange de gravité et de légèreté les tribulations d'une jeune Iranienne rebelle. D'un graphisme simple, voire rudimentaire, mais néanmoins très expressif et d'une belle fluidité, Persepolis saura même plaire aux cinéphiles n'aimant pas l'animation tant le récit, incluant passages tantôt poétiques (ah cette grand-mère fleurant bon le jasmin !), tantôt comiques (ouille ce Eye of the Tiger que fausse joyeusement l'héroïne !), s'avère captivant de la première à la dernière image. Si j'avais eu le temps, je me serais précipitée à la FNAC pour me procurer les quatre tomes de Persepolis !
Manon, je suis en France en ce moment. La Fnac est à 5 minutes à pied de mon hôtel. Si vous avez besoin de quelque chose qui vient de là, faites-moi signe. Mais je n’y reste que jusqu’à mercredi.
J’en profite d’ailleurs pour aller voir quelques films français… Demain, j’irai voir « Les chansons d’amour » que vous n’avez pas aimé. J’ai lu votre critique à ce sujet sur votre blogue. Et contrairement à vous, j’aime beaucoup cette « nouvelle chanson française » du style de celle d’Alex Beaupain. La bande-annonce m’a convaincue qu’il faut absolument que je profite de mon séjour pour ne surtout pas rater ça !
Mais ce soir, je suis allée voir le nouveau Breillat, Une vieille maitresse. J’espérais avoir rendez-vous avec la réalisatrice sulfureuse et géniale de Romance, c’est plutôt la Breillat soporifique d’À ma soeur que j’y ai croisée… Diantre, quelle est donc cette nouvelle mode qui assomme le cinéma français ? Cette économie de mots et de mouvements qui endort le spectateur ! Les derniers films français que j’ai vus semblent tous sortir du même moule ! Le Grand Meaulnes, le très récompensé Lady Chatterley, le nouveau Breillat et d’autres films récents si chiants que j’en ai oublié le titre plongent le 7e art « made in France » dans l’âge dort du cinéma, non ?