Vous voulez rencontrer la ravissante Heather Graham? Dépêchez de vous rendre à Tremblant pour voir Adrift in Manhattan ce soir à 21 h 30. Elle y sera pour répondre aux questions avec le réalisateur, qui semble fort sympathique, Alfredo de Villa. (Messieurs, je vous jure qu'elle est encore plus jolie en personne; elle était à la table juste à côté de la mienne au Restaurant des artistes. Une adresse à retenir.)
Ayant un faible pour les monstres sacrés du cinéma, j'avais bien envie de voir Désaccord parfait avec Jean Rochefort et Charlotte Rampling, même si le fait de savoir qu'Antoine de Caunes était derrière la caméra freinait quelque peu mon enthousiasme (entre vous et moi, je le préfère devant). J'y suis quand même allée. Hélas, malgré quelques fous rires, honteux par moments, je dois avouer que j'ai ressenti un certain malaise à voir Rochefort, dans le rôle d'un réalisateur autrefois génial, et Rampling, en ex-muse de ce cinéaste reconvertie au théâtre élisabéthain, devoir s'échanger des répliques pas toujours très spirituelles et défendre un scénario tellement décousu qu'il semble avoir été écrit sur un coin de table. Le comble, c'est lorsqu'arrivent en scène Raymond Bouchard, Julie Du Page et Yves Jacques dans la peau de vulgaires et incultes parvenus du Saskatchewan. J'ai rarement vu une caricature aussi affligeante des Canadiens. J'ai failli sortir de la salle. Si ça vous intéresse, ça repasse dimanche à 14 h, au Centre des congrès.
Même ado, je n'étais pas folle des films d'ados, mais ça ne m'empêche pas de reconnaître à certains des qualités (j'ai un faible pour Breakfast Club !). Cependant, ce n'est pas le désolant et cliché Charlie Bartlett du Canadien John Poll qui me réconciliera avec le genre. Pourtant, la première demi-heure où le jeune héros futé s'exprime en voix off était pleine de promesses. Imaginez le trio de personnages : un élève renvoyé d'une école privée qui doit se faire accepter par les élèves de sa nouvelle école publique, campé par le très talentueux Anton Yelchin, sa mère légèrement fêlée accro aux pilules, interprétée avec brio par Hope Davis, et le directeur de l'école qui se réfugie dans l'alcool, qu'incarne avec aisance Robert Downey Jr. Après que le personnage principal est devenu le king de l'école, Charlie Bartlett sombre dans la bêtise et peine à s'élever au-dessus des autres comédies bêtes destinées aux ados. Méchant gaspillage de talent. Avis aux curieux : ça joue aujourd'hui à 16 h 30, au Centre des congrès.
Film si glauque que j'ai décidé de ne pas aller voir mon quatrième film de la journée ensuite, The Good Life de l'ex-skater Stephen Berra, venu présenter son film hier soir, raconte les malheurs d'un jeune homme (remarquable Mark Webber) qui gagne pauvrement sa vie afin d'aider sa mère paumée (touchante Deborah Rush) et qui prend soin d'un propriétaire d'une salle de cinéma atteint de la maladie d'Alzheimer (solide Harry Dean Stanton). Ayant hérité d'un mystérieux cadeau que lui a laissé son père, qui vient de se suicider, le jeune homme rencontrera une jeune chanteuse désillusionnée (attachante Zooey Deschanel) qui apportera momentanément un peu de lumière dans sa morne existence. Il y a bien des longueurs dans ce triste et glauque récit, mais la sincérité qui s'en dégage, l'espoir qui y brille discrètement, de même que le regard empreint d'humanité du jeune cinéaste font de The Good Life un film prenant qui mérite d'être vu. En reprise dimanche à 19 h, au Cinéma Pine.
Enfin, pour vous donner des idées, voici mon programme de la journée : Death at a Funeral, que l'on dit hilarant, à 11 h 30; Anche Libero Va Bene, que l'on dit très beau, à 14 h; Talk to Me, avec l'excellent Don Cheadle, à 19 h; et Jacquou le Croquant, avec Gaspard Uliel et Marie-Josée Croze, à 21 h 30. Comme vous voyez, j'ai peut-être l'air d'être en vacances, mais je travaille pas mal.
P.-S. : Avant-hier, la directrice de la programmation Daniaile Jarry a annoncé que les billets se vendaient encore mieux que l'an dernier. Venez donc célébrer la fête nationale à Tremblant; il y aura un 5 à 7 au Westin avec Andrea Lindsay, que certains comparent à Petula Clark et Jane Birkin, et le Big Night au Beach & Tennis en fin de soirée.