Voici en primeur le texte qui paraîtra jeudi :
Le soir de l'ouverture, le 20 juin, le Centre des congrès était comble pour la première de Michou d'Auber, de Thomas Gilou, qui, malgré la décalage horaire, a généreusement répondu aux questions du public. L'exploit s'est répété le samedi 23 juin où une très longue file attendait patiemment d'entrer au Centre des congrès pour y voir cette gentille comédie dramatique mettant en vedette l'exquise Nathalie Baye et le gargantuesque Gérard Depardieu en parents adoptifs d'un jeune Algérien, interprété avec justesse par le nouveau venu Samy Seghir, qui doit se faire passer pour un Français.
La veille, c'est le cinéma Pine qui affichait complet alors que la lumineuse Heather Graham et le réalisateur Alfredo de Villa sont venus présenter Adrift in Manhattan, film choral contemplatif et glauque, qui n'est pas sans rappeler Sue perdue dans Manhattan d'Amos Kollek, relatant le quotidien gris de trois âmes esseulées.
Le dimanche 24 juin, peu avant la présentation de 2 jours à Paris, premier long métrage de l'actrice Julie Delpy, le jury professionnel, formé du président Michael Caton Jones, d'Edward R. Pressman, de Micheline Lanctôt, de Maxim Roy et de George Ayoub, a décerné une mention honorable à la mignonne et vivante comédie romantique racontée à hauteur de fillette réactionnaire, La Faute à Fidel de Julie Gavras. Le prix de la meilleure réalisation a été remis à The Baker, de Gareth Lewis, comédie pittoresque par moments hilarante dans la lignée de Waking Ned Devine de Kirk Jones. Pour leur part, Thomas Gilou et Messaoud Hattou ont mérité le prix du meilleur scénario pour Michou d'Auber.
Drame de moeurs d'un naturalisme remarquable, souffrant toutefois d'un rythme laborieux, Anche libero va bene de Kim Rossi Stuart a raflé le prix du meilleur film, de même que ceux de la meilleure interprétation féminine pour Barbora Bobulova, sincère en mère volage, et de la meilleure interprétation masculine pour Alessandro Morace, d'un naturel confondant en jeune garçon marqué par la séparation de ses parents.
Pleine de promesses, mais désolante à l'arrivée, la comédie pour ados Charlie Bartlett de John Poll a remporté le Prix du public; sans doute que le grand talent d'Anton Yelchin, de Hope Davis et de Robert Downey Jr. y est pour beaucoup dans ce choix. Le prix du public du meilleur court-métrage a été remis à Lovefield de Mathieu Ratthé, avec Pierre Lebeau et Bianca Gervais.
Composé de résidents de la région (Chantal Charbonneau, Geneviève Gagnon, James Leahy, Michel Tremblay et Nancy Wilson), le jury Coup de coeur a jeté son dévolu sur nulle autre que Michou d'Auber de Thomas Gilou, film représentant parfaitement la thématique du festival, soit la tolérance.
Enfin, au dire de Daniaile Jarry, directrice de la programmation, les billets de la 2e édition du Festival du film de Tremblant, se sont vendus beaucoup mieux que l'an dernier. Serait-ce l'effet de la fête nationale? Toujours est-il que plus le festival avançait, plus les rues du village piétonnier de Tremblant s'animaient, et ce, malgré une programmation moins éclatante – mais ça, les organisateurs n'ont pas à s'en faire puisqu'on a dit sensiblement la même chose du Festival de Cannes cette année.
P.-S. : Svp, pourriez-vous régler le chauffage dans les salles de cinéma? J'ai encore des frissons!