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TIFF 2007 : Une soirée d’ouverture ordinaire

Fugitive Pieces

C'est pas moi qui le dis puisque, conflit d'horaire oblige, je n'ai pu m'y rendre, mais si je me fie aux reportages que j'ai entendu à la télé, notamment celui de Claude Deschenes au Téléjournal, le film qu'on y présentait, Fugitive Pieces, de Jeremy Podeswa, "ne passera pas à l'histoire". De plus, aucune vedette sur le tapis rouge pour satisfaire les paparazzi ni les badauds.

Si le TIFF offre la part belle aux gros canons américains qui courent la chance de se retrouver mis en nomination aux Oscars, il a pour tradition d'ouvrir le bal avec un film canadien. Le problème, c'est que lorsqu'il s'agit d'un film ordinaire comme Fugitive Pieces ou, comme l'an dernier, le très beau The Journal of Knud Rasmussen, qui avait ennuyé une bonne partie de l'assistance, je ne crois pas que cela aide le cinéma d'ici. Vous imaginez un party qui commencerait avec un vieux slow plate et de l'eau du robinet?

Encore une fois, au risque de passer pour une patriote hystérique, pourquoi ne pas avoir donné la chance à un film québécois de lancer les festivités? L'Âge des ténèbres de Denys Arcand a fait belle figure à la cérémonie de clôture du festival de Cannes et si Marc Labrèche n'est pas star d'une mer à l'autre, Diane Kruger est une star internationale. Magnifique adaptation du best-seller d'Alessandro Barrico, Soie de François Girard mettant en vedette Michael Pitt, Alfred Molina et Keira Knightley aurait très bien pu faire l'affaire aussi.

Si le TIFF tenait absolument à présenter un film à saveur politique – plusieurs films traitent de la guerre en Irak et du conflit au Darfour cette année -, un autre film qui aurait pu être considéré, c'est celui de Roger Spottiswoode, un gars d'Ottawa, relatant les mémoires de Roméo Dallaire, Shake Hands with the Devil. Vous me direz qu'un militaire, ce n'est pas ce qu'il y a de plus glamour, mais il ne faut pas oublier que c'est notre beau Roy Dupuis national qui l'incarne. N'a-t-il pas gagné le coeur de milliers de Canadiennes grâce à la série Nikita? M'enfin, je pense que le sujet du film avait de quoi réunir nos deux solitudes.

Parlant de films québécois, hier après-midi, en descendant Bay Street, j'ai croisé l'ex-critique et réalisateur Denis Côté, qui s'en allait présenter Le Cèdre penché de Rafaël Ouellet, retenu sur le plateau de tournage de son deuxième long métrage. Celui-ci m'a dit que dans l'hebdo Now, on y avait fait une liste des films à éviter absolument durant le festival. Eh bien, ceux de Côté et de Ouellet y figuraient. Ouch! Je vous quitte, car je dois aller rencontrer la prochaine star du cinéma asiatique, Tang Wei, qui joue avec brio les séductrices auprès de Tony Leung dans le superbe Lust, Caution du brillant Ang Lee.