Au moment où j'écris ces lignes, plusieurs membres de l'Association des réalisateurs et réalisatrices du Québec défilent sur St-Denis et s'arrêteront au métro Berri-UQAM afin de distribuer des DVD aux cinéphiles et téléphiles. La raison de cette manif ? Dixit le communiqué : «faire valoir que, parmi les créateurs en cinéma et télévision, ils sont les seuls à ne pas bénéficier de la vie économique provenant de l'exploitation de leur œuvre parce que la loi canadienne ne les nomme pas spécifiquement, paradoxal, mais légal!» Croyez-vous que la ministre du Patrimoine tendra l'oreille et fera en sorte que l'on revoit le «système de financement et de récupération de profits», comme le souhaite le président de l'ARRQ, le cinéaste Jean-Pierre Lefebvre?
Le ministre du patrimoine tendra l’oreille quand Stephen Harper lui donnera la permission de s’enlever les bananes qu’il a de coincé dans les oreilles.
Si jamais le ministre en question obtient le feu vert (le seul truc Vert que les Conservateurs peuvent assumer) de la part de Sa majesté Harper Ier, il épeluchera les bananes qu’il avait dans les oreilles, écoutera les doléances des réalisateurs… comprendra que le problème est un problème québécois et avancera dans le dossier comme Maxime Bernier s’est amusé à lancer des Jos Louis à l’Armée Canadienne lors de son passage en Afghanistan.
Bref, si jamais le ministre bouge sur ce dossier-là, il va se casser la figure en marchant sur la pelure des deux bananes qu’il viendra tout juste de manger…
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Parlant de Jos Louis, ça me rappelle une bonne blague.
C’est l’histoire d’une dame de Westmount, comprends-tu, qui voyage à bord du vol nolisé la ramenant des Pays-Bas vers le Canada en compagnie de son caniche bleuté et de Stephen Harper – de retour de la conférence de Bali.
Le bon Stephen, n’écoutant que son courage anti-Kyoto et décidant d’en fumer un bon en se prenant pour Churchill, allume un bon cigare à côté de la raging nanny. Et ce, afin de lui imposer le même type de désagrément que le caniche semble lui poser. C’est bien connu, Stephen Harper n’aime pas les chiens depuis qu’il sait que celui de Stephane Dion s’appelle Kyoto.
Évidemment, la femme âgée anglophone prend la mouche face à ce comportement si peu distingué de la part d’un homme sensé être honorable. Mais qu’est-ce que c’est que ces manières, gros effronté ? qu’elle lui lance dans un français curieusement impeccable, comme si elle avait décidé d’adopter la même stratégie d’intimidation préconiser par son vis-à-vis lorsqu’il veut faire passer un message au Québec : parler dans un français cassé en déclarant des blagues stupides. (Comme le Québec veut être fort et indépendant dans un Canada uni.)
Alors, un peu désarçonné, Stephen Harper regarde la dame, ex-militante du pouvoir rose de Westmount, l’air un peu déconnecté. Comme s’il voyait le profil de Facebook de Justin Trudeau avant de déjeuner.
Mais, fidèle à lui-même et à son principe de ne jamais écouter ce qui s’oppose à lui et méprisant ce qui lui semble la voix de la minorité au Québec, décide de continuer à pomper l’air perplexe et songeur son fameux cigare (cubain, probablement, mais la légende ne le spécifie pas).
Alors, la femme, voyant à quel point le premier ministre bedonnant peut être fendant tout en ayant l’air d’un enfant de 3e secondaire pris les culottes par terre en train de se masturber dans la véranda de sa grand-mère, n’écoutant que la rage et son courage devant tant d’absurdité bornée décide – on ne sait trop comment – de lancer le cigare encore fumant au 3/4 par le hublot de l’avion – probablement un HC 130 de Bombardier.
Immédiatement, monsieur Harper fait de même avec le pauvre caniche.
Mais l’histoire fantastique ne s’arrête pas là. Arrivé à terre, une fois atteri, et une fois l’esprit de la dame de Westmount un peu groggy par le cognac en échantillon de la compagnie aérienne bien absorbé par son organisme sur le point de calencher aperçoit, au moment de descendre de l’avion, son caniche qui approche avec des lunettes fumées et quelque chose dans la bouche.
Elle croit être abusé par les effets de l’alcool ou l’absorbtion d’un quelconque muffin au pot, dégusté distraitement à Amsterdam juste avant de décoller.
Puis, elle attend… elle attend en tendant les bras le petit caniche bleuté portant des Bollé… et tout à coup, ça y est ! Elle voit ce que son joli toutou du nom de Michou lui rapporte : un beau Jos Louis de l’armée canadienne, grâcieuseté de Maxime Bernier !
J’ai beaucoup de respect pour les réalisateurs et réalisatrices. Ils sont des créateurs, des artistes, mais des auteurs, non.
Ils ne sont pas plus auteurs des films qu’ils tournent que sont les metteurs en scène auteurs des pièces qu’ils dirigent.
Certains réalisateurs sont aussi des auteurs. Lorsqu’ils écrivent les scénarios de leurs films.
Ceci dit, je crois qu’ils doivent être récompenser pour leur travail par des droits de diffusion, de reproduction, etc. Par une forme de redevance équitable. Mais pour le droit d’auteur, non. Il suffit de regarder la définition du mot pour comprendre que le terme ne s’applique pas à ces estimés artistes.