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Sarko vu par Chabrol

Lors de mon récent séjour à Paris, où la gueule de Sarko faisait la une de tous les magazines « pipeul », chaque fois que je prenais un taxi, le chauffeur me demandait d'un air mi-fier, mi-blagueur ce que je pensais du Président de le République. Ne voulant pas me faire jeter sur un coin de rue, je répondais gentiment à la blague : « Au Québec, il nous amuse beaucoup, votre Président! »

M'étant toujours fait dire par ma grand-mère qu'il ne fallait jamais parler de ses opinions politiques (la pauvre s'était rendu compte que son clan était formé de farouches fédéralistes d'un côté et d'ardents indépendantistes de l'autre), je n'ai jamais été portée à poser de questions à caractère politique… à moins que le film s'y prête.

Depuis l'élection de Sarko, j'ai remarqué que plusieurs de mes confrères d'ici et d'ailleurs se plaisaient à demander aux artistes français ce qu'il pensaient du nouveau locataire de l'Élysée. Bizarre… Si ma mémoire est bonne, je ne me rappelle pas avoir entendu qui que ce soit s'informer ainsi à propos de Jacques Chirac. C'est vrai qu'il ne se tapait pas publiquement une top-modèle-recyclée-en-auteur-compositeur-interprète.

M'enfin, toujours est-il que la question a été lancée à Claude Chabrol lors d'une rencontre organisée par Unifrance avec la presse le mois dernier. La réponse du réalisateur de La Fille coupée en deux? En riant, il a lancé : « Les huit mois de Sarkozy ont l'air d'avoir duré deux ans tant on a parlé de lui. Dans six mois, ce sera fini pour lui, car les Français auront eu l'impression que son mandat aura duré trop longtemps. Cela dit, je l'aime bien, car il est distrayant…»

Un peu plus tôt, il avait été question que son nouveau film, qui devrait prendre l'affiche en avril, était une métaphore de la France coupée en deux de l'Occupation jusqu'aux dernières élections présidentielles: « Aujourd'hui, elle est pliée en deux! » s'est exclamé en riant le vénérable cinéaste. Mouais, mais pour combien de temps?

(Lors de ce fameux séjour parisien, des confrères ayant interviewé Valeria Bruni-Tedeschi m'ont dit qu'ils avaient reçu l'ordre formel des attachées de presse de ne pas poser de question sur sa sœur Carla. En v'là une qui n'entend pas à rigoler, et, entre vous et moi, je ne pourrais la blâmer…)