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Les Jutra, quossé ça?

Ce matin, peu avant une projection de presse à Ex-Centris, je discutais avec quelques confrères des mises en nomination aux Jutra. À l'instar de Marc Cassivi, aucun d'entre nous ne comprenait pourquoi le premier long métrage de Patrick Huard, les 3 p'tits cochons, menait la course, avec 13 mises en nomination, soit 5 de plus que Continental, un film sans fusil, de Stéphane Lafleur, à mon humble avis, le meilleur film québécois de l'année.

Personne ne comprenait non plus pourquoi Monique Mercure (La Brunante), Anne-Marie Cadieux (Toi) et Caroline Dhavernas (Surviving My Mother) ne figuraient pas dans la liste des meilleures actrices, alors que Sylvie Léonard (L'Âge des ténèbres) et Karine Vanasse (Ma fille, mon ange) y étaient – n'allez pas me faire croire qu'il s'agissait là de leur meilleure prestation! Et que dire de l'absence de Gilbert Sicotte, de Fanny Mallette et de Marie-Ginette Guay, trois des magnifiques interprètes de Continental, un film sans fusil, du côté des acteurs de soutien? Heureusement, leur partenaire Réal Bossé n'a pas été oublié.

Alors que Bernard Émond figure, à juste titre, dans la liste des meilleurs réalisateurs, son film, Contre toute espérance, a été mis de côté. Certes, Guillaume Lemay-Thivierge crève l'écran, mais cela valait-il d'être parmi les meilleurs acteurs? Comment a-t-on pu bouder la performance bouleversante de Guy Jodoin dans le film d'Émond? Et le jeune Maxime Desjardins-Tremblay, vedette du Ring, il était plutôt bien, non?

Parlant du premier long métrage d'Anaïs Barbeau-Lavalette, ce dernier aurait très bien pu se retrouver dans les finalistes du meilleur film quand on pense que L'Âge des ténèbres de Denys Arcand et les 3 p'tits cochons y figurent… Disons que nous étions plusieurs à nous demander qui étaient tous ces votants. Et comme le remarquait l'une de mes consoeurs, pourquoi les Jutra célèbrent la popularité plutôt que le talent? Drôle de soirée en perspective…