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Cannes 2008: Next Floor, un film sans… frontières

En remontant le boulevard Carnot avec mon confrère de Radio Centre-Ville Pierre Pageau, qui n'a pas vraiment aimé le film de Meirelles soit dit en passant (« une métaphore qui craque de partout » selon lui), j'ai croisé Luc Déry et Kim McGraw de micro_scope, la boîte à qui l'on doit notamment Familia, Congorama et Continental, un film sans fusil. Ils m'ont d'ailleurs présenté celui qui a signé le son du film de Stéphane Lafleur, Sylvain Bellemare.

A propos de son travail, j'avais écrit cela sans avoir la délicatesse de le nommer: « Outre le minutieux travail à l'image, l'on retrouve ce même souci du détail dans la bande-son où le ronron d'un frigo ou la sonnerie d'un portable nous transportent cruellement dans la réalité, tout en nous faisant glisser doucement dans l'insolite, voire le fantastique et le merveilleux. »

Pourquoi parler de lui maintenant? Parce que c'est lui, secondé par Bernard Gariépy Strobl, qui a également signé le son de Next Floor, court métrage de Denis Villeneuve présenté en compétition à la Semaine de la critique. J'ai eu la chance de le voir avant de partir pour Cannes et je peux vous dire qu'il ne passera pas inaperçu. En gros, c'est l'histoire de 11 convives gloutons et un corps de valets attentionnés au cours d'un dîner aussi décadent que mouvementé…

Hormis les « Next floor » lancés par Jean Marchand, tout ce que l'on entend ce sont les bruits de mastication et de mets que l'on découpe, d'étranges et incongrus bruits qui nous ont beaucoup fait rigoler, mes confrères et moi. Là-dessus, Sylvain Bellemare m'a révélé « qu'aucune prise de son avait été faite durant le tournage, que tout ce que l'on entendait avait été fait en post-synchro avec d'autres acteurs. » Chapeau à l'équipe pour son travail remarquable.

De facture recherchée et très ambitieux, Next Floor, dont l'atmosphère insolite, lugubre et baroque évoque Roy Andersson et György Pàlfi, a tout pour séduire les cinéphiles d'ici et d'ailleurs. A suivre…