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Cannes 2008: Le choix du Président Penn

Le grand moment de la conférence de presse du jury, où fusaient pas mal de questions sans intérêt, fut lorsque Sean Penn s'est plaint de ne pas pouvoir fumer librement. Quelques secondes plus tard Marjane Satrapi a alors demandé si elle pouvait s'en allumer une. Ce que femme veut, Dieu, pardon, Henri Béhar (maître ès conférences) le veut, la réalisatrice de Persepolis a donc pu griller sa clope avec délectation; Penn et Jeanne Balibar l'ont aussitôt imitée.

Sans plus tarder, voici en vrac quelques réflexions de quelques membres du jury:
 

Sean Penn, sur The Third Wave d'Alison Thompson (le choix du Président): « J'ai vu ce film il y a six mois. C'est un film très important pour moi, car il est peu probable que nos politiciens règlent tous nos prolèmes. Le film me semlait touchant, fascinant et inspirant. Ces personnes sont allées au Sri Lanka 11 jours après le tsunami de 2004 afin d'aider des gens à reconstruire leur village. Se cela n'est pas important, rien ne l'est. »

Sean Penn, sur le jury: « Nous allons voir 22 films et nous avons à peu près la même approche. Je ne vois pas cela comme une compétition. Fatalement; notre culture inflencera notre façcon de voir chaque film. Je crois que le cinéma est une culture universelle et je suis très content de voir le travail de mes confrères. Je crois qu'il ne faut pas juger, mais accueillir chaque film avec enthousiasme. »

Alfonso Cuaron, sur le multiculturalisme du jury: « Moi, je soutiens le film mexicain! Nous sommes tous multiculturels et les films sont des pays et le cinéma, un langage. »

Marjane Satrapi, sur la valeur artistique d'un film: « Si un film n'est qu'un pamphlet, alors il faut le traiter comme tel, c'est-à-dire le jeter. Un film ne doit pas qu'être porteur d'un message, il doit aussi posséder une valeur artistique. »

Rachid Bouchareb, sur le contenu politique: « J'arrive dans ce festival libre de tout. Dans tous les films que j'ai faits, il y avait de la politique. Dans un film de deux heures, il peut y avoir deux secondes de politique. Je vois de la politique dans le choix des décors, de la musique, etc. »

Jeanne Balibar, sur l'état du monde: « Je souscris à ce que les autres membres du jury ont dit. Mes deux enfants vont à l'école et à tous les 15 jours, les parents d'un de leurs camarades se font expulser. Je ne penserai pas toujours à ce fait en voyant les films, mais je voulais profiter de cette tribune pour dire cela. »

Sean Penn, sur Clint Eastwood: « Ce n'est pas parce que j'ai tourné un film avec lui qu'il part avec une longueur d'avance. L'amitié n'a rien à voir avec les choix du jury. Si Clint Eastwood mérite un prix, il en aura un! »

Sean Penn, sur la discipline du jury: « Forcer un membre du jury de voir un film à une heure donnée me semble tout à fait absurde. L'important, c'est que le film soit vu par le meilleur public possible. »