Ce matin, j'ai eu le coup de foudre pour Un conte de Noël d'Arnaud Desplechin, dont il s'agit de la quatrième présence à Cannes. En attendant de lire ma critique, voici quelques extraits de la conférence de presse qui a suivi la projection.
Arnaud Desplechin, sur les ressemlances entre Un conte de Noël et son moyen métrage La Vie des morts: « C'est vrai qu'il y a des similitudes parce que c'est l'histoire d'une maison, mais je trouve qu'Un conte de Noël a un côté plus enchanteur, un peu comme Le Songe d'une nuit d'été.
Melvil Poupaud, sur sa préparation à être DJ: « Je suis batteur, donc je sais ce que c'est que de faire travailler sa main gauche et sa main droite. Pour la scène du party, j'ai travaillé avec un vrai DJ. C'est un travail qui n'est pas très visuel, car il y a plein de petits boutons à manipuler. Comme Arnaud est un fan de scratch et qu'il voulait plus de rythme dans la scène, on a donc ajouté du scratch que j'ai fait en playback. C'est ainsi que j'ai compris pourquoi les DJ prenaient tant d'ecstasy, ça prend beaucoup de concentration pour être DJ. »
Arnaud Desplechin, sur les rapports entre le cinéma et la vie: « Je vais au cinéma pour mieux vivre. Je suis très bien à cet endroit. A l'écran, tout est mieux que dans la vie. Lorsque je fabrique des films, j'essaie de comprendre comment ça marche. »
Catherine Deneuve, sur la déclaration de non-amour entre son personnage et son fils (joué par Mathieu Amalric): « Je pense qu'elle est sincère lorsqu'elle lui dit qu'elle ne l'aime pas, mais ce n'est pas la réalité. C'est une scène assez plaisante parce qu'elle illustre un tabou, quelque chose d'interdit; l'amour maternel n'est pas inné. Comme l'amour est assez fort entre les parents, du coup, les enfants se sentent exclus. »
Mathieu Amalric, sur la même scène: « La scène commence par cette déclaration mutuelle, mais le reste annonce tout autre chose. Arnaud m'a donné l'idée d'allumer ma cigarette sur la cigarette de ma maman comme dans les westerns parce que nous sommes des héros. Le sentiment est réciproque, personne n'est tassé par la culpabilité, alors on peut y aller! Comme chez Howard Hawks, ce sont tous des durs à cuire. »
Catherine Deneuve, sur le fait de jouer avec sa fille Chiara Mastroianni: « Je n'ai pas de scène seule avec elle, mais j'aimais bien le fait qu'elle joue ma belle-fille, une belle-file qui m'ennuie en plus. Avant le tournage, on trouve ça étrange de travailler ensemble, puis après, on trouve ça plaisant. Ma fille est une actrice et j'ai avec elle les mêmes rapports chaleureux qu'avec les autres actrices. Comme nous tournions en décors naturels, nous étions comme une troupe de théâtre, une famille. »
Arnaud Desplechin, sur la famille comme poison: « C'est souvent une chose qu'on entend que la famille est un poison. Lorsque le drame arrive, la maladie de la mère, tout se désorganise. Or, cette famille est déjà désorganisée et dans le désordre, elle va donc s'organiser. L'idée que ça soit un conte, sans queue ni tête, me plaît. »
Emmanuelle Devos, sur son personnage d'observatrice de la famille: « Dans Rois et reine, j'étais jalouse de Mathieu, alors j'ai donc approché le fou rire intérieur de mon personnage comme une totale liberté. Je n'avais pas besoin de pleurer! Du fait qu'elle s'appelle Faunia, elle me rappelait un personnage mi-humain, mi-animal, Ariel dans La Tempête de Shakespeare. »