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Cannes 2008: Ténébreuse Penélope

Grande déception cet après-midi pour la presse pipole lorsqu'on a appris l'absence de Scarlett Johannson, retenue en tournage, et de Javier Bardem (¡que guapo hombre!), qui a des problèmes de famille, tous deux vedettes de Vicky Cristina Barcelona. Heureusement pour les photographes, la superbe Penélope Cruz (qu'est-ce que j'aimerais posséder son bagage génétique!) était là aux côtés du vénérable Woody Allen, toujours aussi adoré des Français, et de la charmante actrice anglaise Rebecca Hall; la muse d'Almodovar a même dû retourner sur le plateau seule pour satisfaire l'appétit vorace des caméras. Avis à tous les (rares) mâles hétéros de ma vie: le fameux baiser que s'échangent Cruz et Scarlett n'a rien de sulfureux… Voici ce qui s'est dit à la conférence de presse.

Penélope Cruz, sur les scènes alternant de l'anglais à l'espagnol avec Javier Bardem: « Dans ces scènes, Javier demande à mon personnage de parler anglais parce que notre invitée (Johannson) est Américaine. J'aime bien l'idée qu'a eue Woody de nous faire passer d'une langue à l'autre et de nous laisser improviser. Toutefois, je n'ai pas osé improviser en anglais. On ne touche pas à une réplique de Woody Allen! »

Woody Allen, sur le ménage à trois: « C'est déjà difficile d'avoir une relation avec une personne… alors à deux, ça complique davantage les choses. Dans le film, la chimie est parfaite entre les trois personnages (Bardem, Cruz, Johannson), mais dans la vraie vie, ce serait impossible. Personne ne pourrait survivre à ça. Les personnages de Javier et Penélope sont plus grands que nature, mais en réalité, c'est géométriquement fatal. »

Penélope Cruz, sur la nature du film: « J'ai beaucoup ri en lisant le scénario, mais plus on avançait durant le tournage, plus j'oubliais pourquoi j'avais ri. En voyant le film, j'ai retrouvé tout l'humour que j'avais découvert à la lecture. Pour mon personnage, il fallait toujours que je sois aux extrêmes; j'ai proposé à Woody des versions plus fines, plus subtiles, mais il a insisté pour que je dépasse mes limites puisque des personnes comme Maria Elena, il en connaît. »

Woody Allen, sur le personnage de Javier Bardem: « C'est un homme fondamentalement bon, ouvert, transparent, qui n'a rien de sinistre. Lorsqu'il se rend compte qu'il a des sentiments pour Rebecca, il préfère couper tout lien avec elle puisqu'il ne veut pas ruiner le mariage prochain de celle-ci. »

Rebecca Hall, sur qui elle est; « Je suis Anglaise et l'un des attraits pour moi était d'interpréter une Américaine. J'ai eu le rôle parce que le directeur de casting de Woody lui a dit que j'étais ok, puis Woody a demandé si je pouvais prendre l'accent américain, j'ai répondu que oui, il a dit « ok, bye »… deux semaines plus tard, j'ai appris que j'avais eu le rôle. C'était très excitant. »