Les films se suivent et ne se ressemblent pas. Ainsi, autant j'avais craqué pour La Nina Santa de Lucrecia Martel, j'avais détesté L'Ami de la famille de Paolo Sorrentino. Eh bien, cette année, le film de Martel, comme vous le savez déjà, m'a laissée de glace, tandis que j'ai été enchantée du nouveau Sorrentino, El Divo.
Heureusement que j'avais lu le dossier de presse avant de voir ce portrait du politicien Giulio Andreotti (incroyable Toni Servillo), parce que, n'étant pas férue de politique italienne comme Nanni Moretti, j'en aurais sûrement perdu des bouts tant on nous balance d'info à la gueule dès les premiers plans.
Sept fois Président du Conseil et 25 fois ministre, celui qui fut notamment surnommé le Joli Petit-Bossu a été accusé du meurtre du journaliste Mino Pecorelli et d'être de connivence avec la maffia. Malgré ces lourdes accusations, l'homme s'en est tiré et fait toujours de la politique active.
Fort d'un montage musclé, de plans recherchés, d'une ambiance insolite de film d'épouvante, d'une bande sonore farfelue et de répliques assassines, Il Divo emprunte à Tarantino, voir l'entrée en scène du cabinet Andreotti, et aux Sopranos, dans sa façon de dépeindre avec humour noir un milieu corrompu.
Evidemment, c'est un peu pervers comme manière d'illustrer un homme qui a l'air de tout sauf d'un ange, toutefois, si le personnage nous amuse beaucoup, rien ne nous le rend symptathique. En fait, je ne souhaiterais pour rien au monde le croiser une nuit dans une ruelle de Rome de crainte de plus jamais revoir le jour. Enfin, devant un film aussi explosif (je ne fais pas qu'allusion aux nombreux meurtres) et distrayant, ça donne envie de se plonger dans l'étude de la politique italienne.
Il Divo , samedi, à 16 h 45, à la salle Fellini. Entre les murs , samedi, à 19 h 30, à l'Impérial;