C'est hier soir, devant un public chaleureux, que Jean-Paul Rouve a présenté Sans haine, ni arme, ni violence, d'après la vie du cambrioleur Albert Spaggiari. « C'est la première fois que je réalise un film, c'est la première fois que je viens au Québec et c'est la première fois que je le présente à un public hors de France… C'est tout plein de premières!, a dit l'acteur-réalisateur-scénariste. Ça dure 4 h 20, alors pendant ce temps-là, je vais aller manger, fumer, vivre, quoi! Bon film! »
N'ayez crainte, le film, qui repasse samedi à 21 h 30 au Centre des Congrès (précédé du délirant et délicieux Isabelle au bois dormant de Claude Cloutier), ne dure que 88 minutes. Rouve y campe avec panache l'extravagant Spaggiari – « il était pire que ça! » a-t-il révélé – au côté d'un solide Gilles Lellouche dans le rôle d'un journaliste de Paris-Match qui se rend en Amérique du Sud pour interviewer l'auteur du célèbre casse de Nice. « Le film a été tourné au Portugal sinon on aurait fait exploser le budget, a poursuivi Rouve. Nous avons tenté de créer un pays imaginaire puisque Spaggiari s'est exilé dans plusieurs pays d'Amérique du Sud. »
« Tout est vrai dans le film, sauf le personnage de Lellouche qui a été inventé, a expliqué Rouve. Nous avons rencontré son avocat et des journalistes pour savoir comment il était. Nous avons aussi tenté de joindre sa femme (incarnée par Alice Taglioni), mais celle-ci a coupé tout lien depuis la mort de Spaggiari en 1989. »
Rouve a raconté que lorsque ce dernier est mort en Italie, sa femme l'a reconduit jusque chez ses parents sur la Côte d'Azur avant de disparaître de la circulation : « Elle n'a jamais donné d'entrevues ni écrit de livre du genre Spaggiari, mon amour ou une connerie du genre et je trouve ça très beau. »