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TIFF 2008 : Guerre et guimauve

« Pauvre Caroline ! », me suis-je écriée en sortant de la projection du film d'ouverture du Festival de Toronto, Passchendaele de Paul « Due South » Gross. Non pas que Caroline Dhavernas, qui y incarne une infirmière soit mauvaise, mais le film de Gross est si pompeux, pompier et d'un sentimentalisme dégoulinant que l'on plaint sincèrement l'actrice d'y tenir un rôle. Heureusement pour les spectateurs, le jeu de Dhavernas est sans doute l'uns des rares éléments positifs de Passchendaele. Certes, on ne croira pas trop à sa dépendance à la morphine tant elle affiche un teint de rose anglaise tout au long du film et on rira de la voir jouir alors que son partenaire aura à peine eu le temps de déboutonner sa braguette…

Ce ne sont là que de petits détails et vous me direz que c'est bien injuste d'ainsi critiquer un film se voulant un hommage aux soldats canadiens qui se sont battus lors de la Première Guerre mondiale. Hélas, ces pauvres héros méconnus auraient mérité bien plus que ce croisement entre une Minute du Patrimoine et un téléfilm trop ambitieux. De fait, Gross, qui rêvait depuis des années de rendre hommage à son grand-père qui fut soldat durant la Grande Guerre, n'a pas une once du talent des Coppola, Kubrick, Stone, Spielberg ou Bouchareb.

D'accord, les scènes de guerre sont potables, de même que la reconstitution historique. Cependant, la trame sonore souligne de façon ridicule la moindre émotion vécue par les personnages – il faut dire que Gross, en héros de guerre dépressif, est peu expressif… alors que Joe Dinicol, qui joue le frère de Dhavernas, un jeune asthmatique qui rêve des tranchées, joue avec une fausseté effarante – et le montage sert plutôt mal les scènes d'action. Bref, si l'entreprise est noble et sincère, le résultat croule sous la guimauve.