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TIFF 2008 : En attendant Cinemania

Je ne peux pas révéler tout ce que je sais sur la programmation de Cinemania (du 6 au 16 novembre), mais il a déjà été annoncé que le très beau film des Dardenne en ferait partie. Pour vous convaincre de vous procurer des billets en novembre, voici ce que j'écrivais en mai :

Dans ce drame social qui n'est pas sans rappeler Rosetta, une jeune albanaise nommée Lorna (Arta Dobroshi, émouvante et sensible) contracte un faux mariage avec un toxicomane (bouleversant Jérémie Rénier) grâce à un malfrat (Fabrizio Rongione, juste) afin d'obtenir la nationalité belge. Le malfrat en question compte ensuite marier la jeune femme à un mafieux russe (Morgan Marinne, inquiétant) après avoir assassiné son faux mari. Quant à Lorna, elle rêve d'ouvrir un resto avec son petit ami Solko (efficace Alban Ukaj).

Récit sombre et tordu s'il en est un, Le Silence de Lorna n'en porte pas moins une belle humanité à travers le personnage de Lorna, jeune femme de prime abord sans scrupule qui s'avère d'une complexité étonnante. Moins âpre qu'à son habitude, et ce, malgré le milieu glauque auquel elle s'attache, l'approche des Dardenne s'avère également moins oppressante, la caméra de ces derniers se faisant moins scrutatrice, plus discrète, à l'instar de leur précédent film (L'Enfant). En résulte un portrait de femme d'une remarquable justesse. Sans doute le film le plus accessible des Dardenne. Qu'en penseront les membres du jury? Une chose est sûre, le jeu de Renier et celui de Dobroshi, qui rappelle à la fois Emilie Dequenne, Ellen Page et une jeune Adjani, saura les toucher.