Parmi mes films préférés de Cannes en reprise au TIFF se trouve celui d'Arnaud Desplechin, Un conte de Noël, dans lequel une mère de famille ayant le cancer, jouée par Catherine Deneuve au sommet de son art, doit trouver un donneur de moelle osseuse parmi les siens, dont le fils mal aimé interprété par Mathieu Amalric, toujours aussi sublime. Petit flashback cannois :
Catherine Deneuve, sur la déclaration de non-amour entre son personnage et son fils (joué par Mathieu Amalric): « Je pense qu'elle est sincère lorsqu'elle lui dit qu'elle ne l'aime pas, mais ce n'est pas la réalité. C'est une scène assez plaisante parce qu'elle illustre un tabou, quelque chose d'interdit; l'amour maternel n'est pas inné. Comme l'amour est assez fort entre les parents, du coup, les enfants se sentents exclus. »
Mathieu Amalric, sur la même scène: « La scène commence par cette déclaration mutuelle, mais le reste annonce tout autre chose. Arnaud m'a donné l'idée d'aller ma cigarette sur la cigarette de ma maman comme dans les westerns parce que nous sommes des héros. Le sentiment est réciproque, personne n'est tassé par la culpabilité, alors on peut y aller! Comme chez Howard Hawks, ce sont tous des durs à cuire. »