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TIFF 2008 : Blindness revu et corrigé

 

Je ne suis pas allée revoir Blindness de Fernando Meirelles au TIFF, mais je me promets de le revoir puisque j'ai appris d'Annie Tremblay d'Alliance Atlantis que plusieurs changements avaient été apportés au film, dont plusieurs passages narrés par Danny Glover ayant été coupés au montage sonore. Super, ça me permettra de lire le roman de José Saramago d'ici là. Flashback cannois :

Accueilli par de tièdes applaudissements, quelques huées et sifflets, Blindness n'a certes pas plu à tout le monde. Et en discutant avec quelques confrères, j'ai bien vu que je n'étais pas la seule à ne pas avoir été complètement conquise. Certes, je me suis passionnée pour l'histoire. En voyant ces cruelles images de ville dévastée où errent des enfants en quête de nourriture, je me suis même rappelé Le Voyage d'Anna Bloom de Paul Auster, roman qui m'avait fait ressentir le même sentiment de découragement, d'inquiétude et d'oppression.

Plus encore que le récit, l'esthétique du film m'a assez plu. A plusieurs reprises, la caméra adopte le point de vue des aveugles, les personnages se fondent alors dans une lumière blanche ou apparaissent hors focus. Même certains cadrages semblent avoir été composés par des aveugles alors que les personnages dialoguant ensemble se retrouvent presque entièrement hors-champ, laissant au spectateur le « plaisir » de contempler le vide. Côté direction artistique, rien à reprocher puisque la saleté et le désordre des lieux où sont confinés les malades paraissent bien réels. Quant aux interprètes, particulièrement Moore et Glover, ils jouent leur partition sans fausse note; Bernal donne même l'impression de s'être amusé comme un fou à jouer les salopards.

Alors que la junte militaire permet à peine à l'aide internationale de venir en aide aux habitants du Myanmar ou que l'on se rappelle l'indifférence du gouvernement Bush lors des ravages produits par l'ouragan Katrina, l'allégorie sociale qu'est Blindness sonne douloureusement juste et toujours d'actualité. Serait-ce parce que le miroir que Meirelles nous tend est si peu flatteur que l'on accueille si difficilement Blindess? Sans doute un film qu'il faudra revoir…

P.-S.: Parlant de Gael, celui-ci m'a posé un lapin cet après-midi… Sans doute qu'il est jaloux de mon escapade avec Brad.