Je mêle souvent les figures de style que sont la métonymie et la synecdoque. Pourquoi vous parler de rhétorique à cette heure de la nuit? Bah, tout simplement pour « ploguer » cet étonnant film de Charlie Kaufman, Synecdoche, New York et, du coup, un autre de mes flashback cannois :
Mettant en vedette le toujours splendide Philip Seymour Hoffman, au côté d'une prestigieuse distribution féminine incluant Catherine Keener, Michelle Williams, Jennifer Jason Leigh, Samantha Morton, Emily Watson et Diane Wiest, cette comédie dramatique douce-amère et délicieusement absurde raconte la vie sentimentale difficile d'un dramaturge qui, après avoir reçu une bourse, entreprend d'écrire l'oeuvre de sa vie.
Plus le récit avancera, plus la réalité et la fiction seront indissociables l'une de l'autre à tel point que les personnages se dédoubleront ou entreront en fusion et que les frontières spatio-temporelles s'embrouilleront. Si on a parfois envie de demander grâce à Kaufman de jouer autant avec nos méninges, en mulipliant les détails insolites et les revirements inattendus, rien ne empêchera de goûter pleinement cette quête initiatique au cours de laquelle un homme apprendra à accepter son sort afin de mieux embrasser ce que lui réserve l'avenir.
Bien qu'un certain agacement puisse survenir après l'amusement et les surprises que provoquent la première partie, le dernier quart d'heure s'avère un moment d'anthologie fort émouvant où le héros met enfin le point final à son oeuvre colossale (vous ai-je dit qu'il ira jusqu'à construire New York dans un vieux théâtre?). Pour paraphraser Dany Turcotte à propos de Jean Leloup, j'aimerais bien gagner un voyage dans la tête de Charlie Kaufman…
Contente de voir que vous avez apprécié, surtout après avoir lu une des seules critiques sur le film disponible sur le net qui disait que le film était un » colossal mess » .
J’avais déjà hâte de voir le prochain film de Kaufman deux jours après avoir vu Eternal Sunshine of the spotless mind au cinéma en 2004.