Comme vous l'avez lu dans nos pages ou sur ce site, c'est ce soir que Kino fête son 10e anniversaire à la SAT (1195 boulevard Saint-Laurent, Montréal). Vincent Rouleau, Christian Laurence, René Perron et Anaïs Favron animeront la soirée. Les portes ouvrent à 21 h; la projection commence à 22 h. Entrée 10$.
Voici en vrac quelques propos tenus par Jules Saulnier et Christian Laurence lors de notre rencontre…
Sur Kino et la technologie :
JS : «L'apprentissage technique a fait une grosse différence dans notre mouvement. En 1999, c'était pas n'importe qui qui était capable de tourner un film en mini-DV et de le monter en final cut. T'étais hot si tu savais faire ça ! Aujourd'hui, beaucoup savent se servir de la technologie et maîtrisent les modes de production légère. C'est facile de dire que n'importe qui peut faire des films et c'est pour ça qu'on essaie de cibler des gens qui veulent apprendre à devenir cinéaste par la pratique, en utilisant le manque de moyens financiers à son avantage.»
CL: «Je suis persuadé que les réalisateurs qui sont passés par Kino travaillent différemment lorsqu'ils arrivent dans le milieu professionnel. La technique ne nous terrifie pas et nous respectons davantage nos collaborateurs parce que nous avons touché à toutes les facettes du métier.»
Sur la production légère à la kino :
CL : «L'aspect nouveauté n'est plus là, le côté "wow ! eux-autres font des films sans attente !" non plus, mais quand tu regardes les films de Rafaël Ouellet (Le Cèdre penché, Derrière moi) et de Denis Côté (Les États nordiques, Nos vies privées), ils ont fait la preuve que la formule fonctionne, que tu peux réussir à faire quelque chose d'intéressant avec ça.»
Sur la démocratie kino :
JS: «Pour l'instant, on reste ouverts à tout le monde, on demeure démocratiques, par contre, ce que nous ne faisions pas au début mais que nous faisons plus maintenant, c'est que nous nous prononçons sur les films qui passent lors des soirées. Kino choisit ses films pour les best of, pour les soirées mensuelles. Kino veut vraiment encourager des réalisateurs qui font des efforts.»
Sur les soirées mensuelles kino :
JS: «Depuis deux ans, le grand changement, c'est que nous ne recevons plus les films le soir même de la projection; nous les voyons avant et les présentons dans un certain ordre. Pour le public, ça ne change rien car nous ne publions pas le programme, donc, ça demeure spontané.»
Sur les rêves des Kinoïtes :
JS : «En sondant les membres de Kino, nous avons réalisé que leur rêve le plus fou dans les 10 prochaines années serait que Kino fasse du long métrage… C'est drôle, mais je nous vois pas aller dans cette direction, d'intégrer cela dans nos soirées. Je préfère que nous continuons à nous concentrer sur le court métrage comme forme d'art.»