Lauréate de la Palme d'or en 1993 pour The Piano (ex-aequo avec Adieu ma concubine de Chen Kaige) et seule réalisatrice à avoir été invitée à participer à Chacun son cinéma, collectif de courts-métrages soulignant les 60 ans du Festival de Cannes, la Néo-Zélandaise Jane Campion est de retour sur la Croisette avec le drame romantique Bright Star, inspiré des amours du poète John Keats (Ben Wishaw, vu dans Le Parfum) avec une jeune fille passionnée de couture (Abbie Cornish, vue dans A Good Year) et raconté du point de vue de celle-ci.
Puisque les réalisatrices se font rares – et pas seulement à Cannes… – Campion n'a pas eu d'autre choix que de se pencher sur le sujet: "J'aimerais voir plus de femmes cinéastes, après tout, les femmes forment la moitié de la population et ont accouché du monde entier. Je pense que contrairement aux garçons, les femmes n'apprennent pas à vivre avec la critique, car on veut les protéger. C'est sans doute pour cela qu'elles n'ont pas toutes une carapace pour affronter ce milieu."
Féministe ou non, la Campion? "On ne peut pas être femme sans être féministe, juge-t-elle, n'importe quel homme n'ayant pas une part féminine n'est pas complet et c'est la même chose pour une femme qui n'a pas de côté masculin."
Sur l'adoption du point de vue féminin, elle explique ainsi son choix: "Si j'ai choisi de raconter du point de vue de Fanny, c'est que je voulais que l'on tombe amoureux de Keats et de sa poésie comme elle.
"Quant à la raison pour laquelle elle tourne peu, ce avec quoi elle n'est pas réellement d'accord, elle confesse: "La vraie raison, c'est que je ne voulais pas que ma fille grandisse sans sa mère." Wow! En connaissez-vous beaucoup de réalisateurs qui en auraient fait autant?
À cause des junkets auxquels j'assiste et de la vingtaine de films que j'ai déjà vus avant d'arriver