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Cannes 2009: Villeneuve charme la Croisette


Je reviens tout juste de la conférence de presse de Denis Villeneuve pour Polytechnique s'étant déroulée quelques instants après la première projection du film à la Quinzaine des réalisateurs. Le réalisateur, qui débarquait à peine de l'avion, était accompagné de Karine Vanasse, Maxim Gaudette et Sébastien Huberdeau: "Je ne m'attendais pas à ce qu'il y ait au tant de monde aujourd'hui,  a dit le réalisateur. Cannes est si cruel, je n'avais pas d'attente. Je suis heureux d'être ici, cela me fait un bien énorme."

Lorsqu'on lui a parlé d'une certaine parenté avec Elephant, Villeneuve a avoué: "J'étais certain que je ne serais pas ici à cause de ce film de Gus Van Sant."

A la blague, il a lancé: "Lorsque j'étais petit, je rêvais de faire des films pour aller à Cannes…" Plus sérieusement, il a poursuivi: "Je ne m'attendais pas à venir présenter ce film, que j'ai fait en pensant au public québécois."

Maxim Gaudette a ajouté: "Bien que cela soit arrivé au Québec, Polytechnique a une portée universelle."

Questionné sur la sensation d'être à Cannes pour la première fois, celui qui incarne le tueur a eu ces mots: "Extraordinaire, formidable, merveilleux." Ce avec quoi Huberdeau semblait tout à fait d'accord."
Pour sa part, Karine Vanasse, l'instigatrice du projet, a confié: "Je suis fière d'être ici puisque ce film n'a pas été facile à faire à cause des résistances rencontrées dès le début."

Olivier Père, délégué général de la Quinzaine sortant, ayant fait la part belle au cinéma québécois cette année par la sélection de trois films, Denis Villeneuve a eu cette réponse quant à savoir si son successeur en ferait autant: "Je ne le crains pas… en fait, je viens toujours à Cannes comme si c'était la dernière fois (ndlr: c'est sa quatrième fois…) car c'est pas facile, mais la vérité, c'est que c'est extrêmement plaisant!"

"Enfin, nous avons la vérité!", s'est écriée Karine Vanasse. Et la réaction du public dans tout ça? "Mon producteur m'a dit que ça s'était bien déroulé. Je ne suis pas allé à la projection parce que j'étais nerveux et terrifié et non par manque de curiosité envers les spectateurs, que je remercie d'ailleurs d'être venus en si grand nombre."

En sortant du chapiteau, j'ai croisé le producteur Maxime Rémillard qui m'a confirmé ceci: "La salle était pleine, le public a applaudi à la fin et l'énergie était positive. Evidemment, c'est parfois dur de juger un tel public parce qu'il y aussi du monde de l'industrie. Je crois que ce sera un autre public à la projection de ce soir."

A la fin de la conférence, les journalistes québécois en ont profité pour interroger le réalisateur sur Incendies qu'il a commencé de tourner il y a trois jours en Jordanie: "C'était une expérience en soi que de diriger des acteurs qui parlent arabe. Sincèrement, c'est la première fois que les locations du tournage étaient celles que j'avais imaginées. Mon casting de base est solide, mais le reste de la distribution est formée de non-professionnels, comme direction d'acteurs, c'était costaud. Humainement, c'est une expérience extrêmement riche… et je peux dire que ça va être costaud."

Anecdote pipeule: Après la conférence, j'ai demandé à la blague à Karine Vanasse si ce qu'elle portait était griffé – mon confrère du Soleil Normand Provencher s'amuse souvent à me demander de lui décrire ce que portent les actrices aux conférences de presse afin de mettre de la couleur dans ses entrées de blogues: "Non, a-t-elle répondu, mais BCBG me prête des robes de soirées. A l'aéroport, un homme ayant vu mon sac BCBG m'a demandé ce que s'était. La femme qui l'accompagnait m'a dit qu'il s'agissait de Max Azria." (A ceux qui comme mon cher confrère du Soleil ne s'intéressent pas à la mode – ce n'est pas un reproche – Azria est le designer de BCBG.