Je reviens de la projection de J'ai tué ma mère de Xavier Dolan. Accompagné des actrices Anne Dorval, Suzanne Clément et Patricia Tulasne, le jeune réalisateur s'est adressé ainsi au public:
"Sur mon genou gauche, je me suis fait tatouer une citation de Cocteau, "l'oeuvre est une sueur". Je n'aurais jamais pensé que j'aurais vraiment cette phrase dans la peau. En fait, je l'ai eue dès la première lettre du titre du film et aussi le premier jour du tournage. Ces gens à côté de moi m'ont soutenu avec amour et courage afin que je puisse faire ce film. Ce fut une aventure atypique, effrayante, mais j'y ai cru et j'ai voulu… malgré le doute persistant. J'en profite pour remercier toute l'équipe du film."
Suzanne Clément a alors crié "Vive le Québec!", suivie de toute l'équipe du film, pour reprendre les hôtes qui avaient présenté J'ai tué ma mère comme un film "canadien" et ce, malgré le fait que Natalia Wysocka du ICI leur a crié à deux ou trois reprises "québécois!".
Je peux donc vous dire que la réaction de tout à l'heure fut aussi chaleureuse qu'en matinée. Il y a eu beaucoup de rires et la salle a applaudi à tout rompre après la longue tirade d'Anne Dorval. Les applaudissements ont repris de plus belle lorsque le générique de fin a commencé à dérouler. Sans doute que Xavier Dolan n'aurait pu rêver mieux comme accueil.
Par la suite, j'ai tenté de me rendre du Miramar au Palais des Festivals, mais la circulation était bloquée sur la Croisette parce qu'Eric Cantona, Ken Loach, Paul Laverty, Steve Evets et leur suite s'apprêtaient à monter les marches. Ma consoeur du ICI et moi pourrons rendre jaloux nos amis fous du foot puisque nous avons pu voir d'encore plus près le roi de Manchester. N'ayant pu arriver à temps pour Vincere de Marco Bellocchio, nous sommes allées chez Wilfe manger de délicieuses glaces – notez ce nom si vous passez par Cannes. Aaah si j'étais riche, j'aurais un pied-à-terre sur la Côte-d'Azur…
À cause des junkets auxquels j'assiste et de la vingtaine de films que j'ai déjà vus avant d'arriver