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Cannes 2009: Haneke palmable

"Tout ça pour ça!" que je me suis dit en sortant de la projection de presse du Ruban blanc de Michael Haneke à cause de cette fin où le cinéaste nous refait le coup de ne pas dévoiler tout le mystère. D'accord, je veux bien, mais le choc était moins grand que pour Caché, d'où ma déception. Toutefois, tout le long de la projection, je savourais la remarquable photographie en noir et blanc aux doux contrastes, l'utilisation subtile des bruits de la nature, la sobriété efficace avec laquelle Haneke dépeint la vie austère d'un village protestant d'Allemagne du Nord bouleversée par une série d'étranges événements, alors que la Première Guerre mondiale se prépare. Plusieurs fois pendant le film, j'avais des images en rafale d'oeuvres de Bergman et Lumières silencieuses de Carlos Reygadas. N'ayant pas vu Un Prophète de Jacques Audiard, pressenti pour la Palme d'Or, je me suis demandé si je ne me trouvais pas là devant le plus sérieux rival pour ce prix prestigieux. Certes, s'il ne la gagne pas, impossible que Michael Haneke reparte bredouille de la Croisette. Un prix du Jury? De la mise en scène?