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Cannes 2009: Fin de partie

 

Dernier tour au palais des festivals aujourd'hui pour aller voir deux films que j'attendais avec curiosité: le premier, Visage, où Tsaï Ming-Liang s'intéresse à un réalisateur taïwanais qui souhaite tourner un film sur le mythe de Salomé au Musée du Louvre; le second, Coco et Igor, de Jan Kounen, qui raconte la liaison entre Chanel et Stravinski.

Pendant deux longues heures, j'ai notamment vu dans une suite de longs plans fixes esthétisants, dont certains d'un lyrisme hypnotique, la superbe Laëtitia Casta faire du lipsync sur des chansons en mandarin et en espagnol, poser du papier collant noir sur des miroirs la clope au bec, Jean-Pierre Léaud, dont le personnage s'appelle Antoine…, s'amusant avec un oiseau l'air hagard, Fanny Ardant feuilletant avec tristesse un livre sur François Truffaut, puis traînant une tête de cerf, etc. 

Dans une scène, l'ex-muse du grand cinéaste se retrouve en compagnie de Jeanne Moreau et de Nathalie Baye dans une sombre salle à dîner: "C'est un piège!", s'écriera Moreau de sa voix grave. Bizarre, j'aurais cru qu'elle venait de lire dans mes pensées. Détestant demeurée captive d'une oeuvre qui ne m'interpelle pas, j'ai donc quitté la salle en me promettant de revoir Visage dans de meilleures conditions.

 

Me demandant ce que le réalisateur de Dobermann et de 99 f pouvait bien faire dans l'univers de la haute couture et du Sacre du printemps, je me suis donc dirigée vers la salle Bazin où avait lieu la projection de cet élégant et froid produit téléfilmesque, lequel serait supérieur au Coco avant Chanel d'Anne Fontaine avec Audrey Tautou au dire de Marc-André Lussier de La Presse.

Si la scène du début où les Ballets russes présentent Le Sacre à un public parisien hostile m'a donné des frissons, le reste de l'ensemble m'a laissé plutôt de glace bien que Kounen ait voulu nous faire croire que ces amours secrètes étaient le fuit d'une grande passion.

Après avoir prêté sa beauté et son talent à Simone de Beauvoir dans le téléfilm Les Amants du Flore d'Ilan Duran Cohen, Anna Mouglalis en impose dans la peau et le tailleur de Chanel par sa voix de velours et sa grande élégance. Dans le rôle de Stravinski, Madds Mikkelsen (trop beau pour ce rôle!) lui tient tête par son jeu cérébral. Une façon quelque peu décevante de clore ainsi le festival.