BloguesCinémaniaque

TIFF 2009 : Propos d’artistes

 

Dans mes billets d'hier, j'ai fait ce qu'on appelle en bon français du name dropping. Mais pourquoi donc? Tout simplement pour vous rappeler qu'à Toronto, outre voir des films (au fait, j'en avais déjà vu 20 avant d'arriver à Toronto, dont la plupart à Cannes, ce qui revient à dire que je vous en ai parlé en mai), je fais le plein d'entrevues afin de rendre la lecture de la section cinéma plus agréable. Bon, j'espère que ce n'est pas trop présomptueux de ma part…

D'ici à ce que les films sortent voici en vrac quelques propos recueillis hier :

Carey Mulligan (An Education de Lone Scherfig) sur…

Son partenaire à l'écran : « Je n'étais pas intimidée par Peter Sasgaard. En fait, nous avons passé l'audition ensemble. C'est très excitant de travailler avec lui parce qu'il ne fait jamais deux fois la même chose. »

Son bon parler français : « En Angleterre, nous apprenons le Français à l'école et sur le plateau, le directeur photo John de Borman, qui est né à Paris, me reprenait sans cesse lorsqu'il n'était pas satisfait de mon français. »

Son premier festival de films : « Je ne me sens pas du tout à l'aise avec les photographes. Comme j'ai porté des broches enfant, j'ai longtemps souri la bouche fermée et encore aujourd'hui, j'ai le réflexe de sourire ainsi… C'est pour ça que j'ai l'air coincée sur les tapis rouges. »

Son prochain film : « Wall Street 2, c'est un film d'hommes, un monde d'hommes. Susan Sarandon et moi sommes les seules filles dans l'histoire. D'ailleurs, je quitte Toronto samedi, car je tourne dimanche. »

Lone Scherfig (An Education) sur…

Ses participations à de nombreux festivals : « Après avoir présenté An Education à Telluride, à Sundance et Toronto, ma nervosité disparaît peu à peu et je m'amuse de plus en plus. Par contre, il y a ma fille qui a bien hâte que je revienne à la maison pour faire le ménage.»

Carey Mulligan : « Carey a bon goût, les suggestions qu'elle fait sont judicieuses, précises. Elle est facile à diriger, nous avions un bon dialogue. Je lui faisais confiance parce qu'elle est plus près du personnage que moi. C'est une fille futée. »

Peter Sarsgaard : « Peter illumine les autres acteurs. Il n'était pas mon premier choix, mais il le sera sûrement pour mon prochain film. Peter mérite d'incarner le rôle principal d'un film. »

Les années 1960 : « Je suis totalement fascinée par cette époque, sans doute parce qu'elle correspond à mon enfance. J'ai beaucoup aimé Revolutionary Road et la série Mad Men, qui ne joue malheureusement pas au Danemark. Je ne saurais cependant expliquer pourquoi ces années sont-elles si souvent représentées au cinéma et à la télévision depuis quelques années. »

Dogme 95 : « C'est un bon chapitre de ma vie; cela m'a appris à ne pas vouloir tout contrôler, ne pas chercher à atteindre la perfection. »

Willem Dafoe (Antichrist de Lars Von Trier) sur…

La façon qu'on lui a présenté le scénario : « J'avais appelé Lars pour savoir comment il allait, qu'est-ce qu'il faisait et il m'a alors envoyé le scénario d'Antichrist. Lorsqu'on voit tout ce qui se tourne, on se rend bien compte qu'il n'y a pas de contenu pour les acteurs, d'où mon envie de jouer dans ce film. Évidemment, je me suis demandé comment on tournerait certaines scènes… »

La difficulté du rôle : « J'aime l'idée que Charlotte Gainsbourg et moi avons été courageux selon les critiques. Elle et moi étions très liés et en voyant le film la première fois, j'ai réalisé qu'elle avait fait des trucs sans se protéger. Nous avons vu le film séparément, mais nous avons eu le même mot pour le décrire : étrange. Je n'ai pas eu à suivre de thérapie par la suite et n'en ai jamais suivi une… bien que certaines personnes pensent que je devrais. »

L'anti-prix du jury œcuménique pour misogynie : « Ce prix n'a aucune valeur, ce n'est pas pertinent du tout. C'est de la cochonnerie. »

Penélope Cruz (Étreintes brisées de Pedro Almodovar) sur…

La scène la plus difficile à tourner : « C'est lorsque Lena, âgée de 37 ans, explique à Matteo qu'elle souhaite devenir actrice. J'avais de la difficulté à ne pas pleurer parce que je me rappelais de ma rencontre avec Pedro alors que j'avais 17 ans. Pedro comprenait pourquoi je me sentais ainsi. Je pleurais entre chaque prise tant j'étais émue. »

Jouer dans sa langue maternelle : « J'ai plus de plaisir à jouer en espagnol car je n'ai pas à me soucier des mots… quoique comme je joue souvent avec différents accents, j'ai toujours besoin de l'aide d'un coach. Lorsque j'ai commencé à jouer en anglais, je n'étais même pas capable d'avoir une conversation dans cette langue. »

Son travail avec Woody Allen (Vicky Cristina Barcelona): « Woody est quelqu'un de très gêné et de très gentil. Ce qui est génial, c'est de le provoquer; dans ces moments-là, il dit des choses tellement extraordinaires que je courais pour aller les noter. Avec lui, contrairement avec Pedro, on ne répète pas. Cela m'a rappelée les ateliers d'impro lors de mes études en théâtre. »

Son travail avec Rob Marshall (Nine): « C'était une expérience merveilleuse. Je n'ai pas vu le produit final, mais je sais qu'il a fait un travail extraordinaire. La scène la plus difficile a été celle de la chanson A Call From the Vatican. Je n'avais que deux mois pour apprendre à chanter et à danser. »

Lluis Homar (Étreintes brisées de Pedro Almodovar) sur…

Pedro Almodovar : « Pedro sait exactement ce qu'il veut, c'est parfois dur, mais j'ai toujours confiance en lui. C'est un génie! »