L'acteur qui personnifie magistralement Coluche dans le biopic d'Antoine de Caunes, l'ex-fiscaliste François-Xavier Demaison, était de passage à Gatineau au Festival du film de l'Outaouais, où il a présenté Coluche, l'histoire de mec, qui sortira sur nos écrans le 19 mars. J'ignore s'il en a profité pour apprendre de nouvelles expressions québécoises, mais lorsque je l'ai rencontré aux Rendez-vous d'Unifrance à Paris, il nous a bien fait rigoler, mes confrères et moi, en nous expliquant ce qu'il pensait de ses concitoyens qui imitent notre accent :
« Je ne supporte pas quand les Français prennent l'accent québécois. C'est épouvantable! Moi, quand je prends l'accent québécois, c'est comme celui de mon copain Yves Jacques, c'est l'accent Radio-Canada, qui est très fin. Un Français qui imite un Québécois imite un paysan du Berry. C'est totalement raté! Si un jour je joue un personnage québécois dans l'un de mes spectacles, ce sera un journaliste de Radio-Canada qui m'interviewerait, un Québécois lettré… qui habiterait l'Île-des-sœurs », a-t-il dit en étirant bien la diphtongue du dernier mot.
Cela dit, avec le talent qu'il a pour les accents, Demaison pourrait très bien interpréter un Québécois au cinéma (j'ai lu qu'il aimait bien Philippe Falardeau…); il est vrai qu'il est marié à une Québécoise qui l'a initié aux sucres et à la poutine (mot qu'il prononce avec une affrication du « t » bien sentie).