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Cannes 2010: Bris de moteur, volcan islandais et valise perdue

Le Festival de Cannes a débuté mercredi dernier, mais bien que promis dans les pages du Voir d’hier, je n’ai toujours pas commencé à vous rendre compte quotidiennement des mes découvertes. Eh bien, sachez que j’ai bien failli ne pas y aller du tout!
Tout a commencé lundi soir alors que je devais m’envoler pour Nice en passant par Londres. Retardé de moins de deux heures, mon vol a finalement été annulé en fin de soirée lorsque les mécaniciens ont déclaré, après deux longues heures de recherches, ne pouvoir réparer le moteur.
On débarque tous de l’avion pour repasser aux douanes, même si on n’est pas sorti du pays, et on attend près de trois heures pour se faire donner les uns des bons de taxi, les autres une chambre d’hôtel. On nous annonce ensuite de revenir vers 8 h le lendemain afin de prendre l’avion de 11 h.
Je retourne donc chez moi en pleine nuit. Comme je suis insomniaque, j’en profite pour travailler un peu. Quelques heures plus tard, fatiguée mais douchée, je me présente au comptoir. On m’annonce que puisque je ne pourrai avoir de connexions à Londres, je devrai me diriger vers Munich par le vol de 18 h 20.
Quouuuah? Dix heures à attendre sur une chaise à l’aéroport? Je retourne donc chez moi histoire de piquer un petit roupillon. Dans le taxi, j’appelle le rédac’chef pour lui annoncer que j’arriverai non mardi en fin d’après-midi, la veille du festival comme prévu, mais en fin d’après-midi le mercredi, ce qui signifie que je manquerai le film d’ouverture, la conférence de presse de Russell Crowe et compagnie, ainsi que celle de Tim Burton, président du jury. Avec de la chance, j’arriverai à temps pour voir le premier film en compétition, Tournée de Mathieu Amalric.
Constatant la déception du rédac’chef et suivant ses conseils, je m’installe donc au téléphone afin d’obtenir un autre vol qui me permettrait d’arriver plus tôt. Après d’interminables minutes d’attente, on m’annonce que je passerai par Zurich en prenant le vol de 17 h.
Je retourne pour la troisième fois en moins de 24 heures à l’aéroport où l’on m’annonce que mon vol décollera trois heures plus tard, ce qui me fera manquer ma connexion le lendemain matin, laquelle devait me permettre d’arriver tout juste après le film d’ouverture, que j’aurais pu rattraper en après-midi. N’étant pas folle de Robin des Bois et sachant que Kevin Laforest allait le voir le soir même à Montréal, je ne m’en faisais pas trop.
Là-dessus, on me propose de me mettre sur la liste d’attente pour la connexion de 13 h tout en m’assurant une place sur celle de 17 h. En calculant rapidement, je constate avec dépit que mes efforts pour arriver plus auront été vains… On m’explique que tous les vols sont décalés en raison du volcan islandais au nom imprononçables. Je m’envole donc pour Zurich, rêvant du morceau de chocolat que l’on allait m’offrir à la sortie de l’avion – j’essaie toujours de trouver un point positif lors des situations désagréables.
Insomniaque que je suis, je ferme à peine l’oeil durant le vol. J’en profite donc pour regarder des films que j’ai manqués à leur sortie en salle. Arrivée à Zurich, j’ai la chance de pouvoir prendre le vol de 13 h; hélas! celui-ci est décalé de quelques heures. Mon corps n’en peut plus du manque de sommeil et je me demande pourquoi je ne suis tout simplement restée à la maison…
Arrivée enfin à Nice, je me tiens devant le carrousel des bagages. Les valises passent, mais aucune trace de la mienne. On m’explique que celle-ci a voyagé sur le vol de 17 h; on m’assure que je la recevrai dans la soirée. Le coeur presque léger, je me dirige vers l’appartement de ma charmante logeuse où celle-ci m’accueille à bras ouverts en compagnie de mon coloc cannois, Martin Bilodeau du Devoir. Ce dernier m’accompagne à la projection du film d’Amalric en me disant qu’aucun journaliste québécois n’a pu entrer dans la salle où se déroulait la conférence de presse et que celle du jury n’avait pas été des plus intéressantes. Je me console donc un peu d’avoir manqué le tout. Il ajoute que Robin Hood est un bon divertissement; plus tard, mon autre coloc, Pierre Pageau de Radio Centre-Ville me dira que c’est une grosse insignifiance…
De retour à l’appartement, toujours pas de trace de ma valise. Le jeudi, j’appelle le services des bagages dès que je le peux, mais il n’y a jamais personne au bout du fil pas plus que de boîte vocale. A la ixième tentative, on me répond qu’elle est en route, mais que les bouchons de circulation retardent la livraison. Elle arrivera donc en fin de soirée. J’ai failli frencher le joli livreur lorsqu’il m’a tendu ma valise. Ahhhh! Des vêtements propres, quel bonheur! Enfin, j’allais pouvoir savourer pleinement ce festival que j’aime tant!
Sur ce, j’aimerais remercier de leur soutien, de leur gentillesse et de leur humour le journaliste Jean-Pierre Tadros, le président des Films Séville Pierre Brousseau, de même que les productrices Marie-Claude Poulain et Anne-Marie Gélinas qui ont vécu avec moi sensiblement la même galère. Maudit volcan!
Je vous reviens dans les prochaines heures pour vous parler de Tournée de Mathieu Amalric, de mes coups de coeur asiatiques, du doyen du cinéma et du retour de Gordon Gekko…