Dès les premières images de Sell Out! de Yeo Joon Han, le ton est donné. Une animatrice d'un magazine culturel (Jerrica Lai) du conglomérat Fony interviewe un réalisateur, s'étant présenté nu sur le plateau, qui répond par des « oui et non » à ses longues questions condescendantes. La pauvre connaît un regain de popularité lorsqu'elle recueille à la caméra les dernières paroles de son ex petit ami, un poète ayant sombré dans l'oubli. Lui vient alors l'idée d'animer une télé-réalité sur la mort.
Au même moment, le créateur d'une machine à transformer les graines de soja en 10 produits dérivés est menacé de perdre son emploi par les dirigeants de Fony parce que celle-ci est indestructible. À la demande de ses employeurs, il doit faire exorciser son côté créatif; or, celui-ci prend vie, et le jeune inventeur (Peter Davis) se retrouve avec un double de lui-même…
À moins de détester l'humour absurde et les comédies musicales (y a-t-il des fans des Monty Python dans la salle?), il est fort probable que vous tomberez immédiatement sous le charme de cette délicieuse comédie décalée peuplée de désopilants personnages où l'on se moque allègrement de la télé-réalité, de la convergence, de la critique et du capitalisme. D'accord, les acteurs ne sont pas mûrs pour Broadway vocalement parlant et les arrangements évoquent davantage la musique d'ascenseur que les orchestrations de Bernstein, mais certaines chansons, dont celle ou l'animatrice refuse les avances de l'inventeur, sont très rigolotes. Qui plus est, le film est interactif; c'est-à-dire que l'une des chansons est destinée à être chantée par les spectateurs. Un pur délire!
À voir ce soir, à 18 h 50, au Théâtre Hall.