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FCIAT : Un beau mélo truffaldien

Digne héritier de Rohmer et d’Allen, le cinéaste français Emmanuel Mouret (Vénus et Fleur, Un baiser s’il vous plaît, L’art d’aimer) nous a habitués à des comédies sentimentales spirituelles où le verbe est roi. Quelle ne fut donc pas ma surprise lorsque le distributeur Louis Dussault m’a dit que pour Une autre vie, Mouret avait complètement changé de registre. Je ne vous cacherai pas que j’étais à la fois curieuse et inquiète de découvrir le résultat.

S’étant installée dans la maison de son père peu après le décès de celui-ci, Aurore (Jasmine Trinca, dont l’élégance et la beauté évoquent Isabella Rossellini et Laura Morante), pianiste célèbre soignant une dépression, fait la connaissance de Jean (JoeyStarr, surprenant en amant romantique), électricien spécialisé dans la pose d’alarmes. Sous le regard bienveillant de sa domestique (Ariane Ascaride, chaleureuse) et celui, désapprobateur, de son frère (Stéphane Freiss, aristocratique), Aurore se lance à corps perdu dans une liaison avec Jean. Or, ce dernier est marié à Dolorès (Virginie Ledoyen, vénéneuse à souhait), vulgaire vendeuse de chaussures prête aux pires bassesses pour garder son homme près d’elle.

Rappelant par instants La femme d’à côté de Truffaut, Une autre vie traite avec finesse et retenue de l’adultère. Si le sujet a inspiré bien des cinéastes avant lui, Mouret en profite-t-il non seulement pour lui insuffler subtilement quelques éléments du thriller, mais parvient-il à redonner au mélodrame ses lettres de noblesse en conférant au tout une atmosphère mélancolique sans jamais verser dans le larmoyant. Un changement de registre totalement réussi pour Emmanuel Mouret dont le film prendra l’affiche en France et au Québec en janvier 2014.

Dans un tout autre ordre d’idées, sachez que je suis revenue à Montréal sans être allée faire un tour chez Morasse Poutine. Je ne sais pas si à Rouyn on dit « Si tu ne vas pas chez Morasse Poutine, Morasse Poutine vient à toi », mais toujours est-il qu’avec les couche-tard de la Permanence, on a finalement opté pour la livraison. C’est officiel : je n’aurai pas le choix de retourner en Abitibi l’an prochain. À suivre…